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Réactions au Nord-Kivu après le sommet de Luanda

Zanem Nety Zaidi
24 novembre 2022

Les habitants du Nord-Kivu saluent la détermination des chefs d'Etats membres de la Communauté des Etats d'Afrique centrale. Mais sur place, les combats se poursuivent et menacent toujours la ville de Goma. Reportage.

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Des jeunes photographiés dans une flaque d'eau à Goma
Image : DAI KUROKAWA/EPA

La rébellion du M23 n'a aucune intention de cesser les combats et de quitter les zones qu'elle occupe dans la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la RDC. Cela a pourtant été décidé par les chefs d'Etats ayant pris part au mini-sommet de Luanda qui s'est tenu hier [23.11.22].

Les habitants du Nord-Kivu se félicitent de ce que les chefs d'Etats membres de la Communauté des Etats d'Afrique centrale se penchent sur leur région dans l'espoir de régler les conflits. Mais sur place, les combats se poursuivent et menacent toujours la ville de Goma.

Indifférence du M23

Selon Willy Ngoma, porte-parole militaire du Mouvement du 23 mars (M23), les résolutions de Luanda dont ils ont pris connaissance dans les réseaux sociaux ne les engagent pas.

"Nous sommes un parti très bien structurés, avec tous les canaux officiels par lesquels nous sommes joignables pour des discussions, explique Willy Ngoma. Nous avons le président Bertrand Bisimwa, le vice-président général major Sultani Makenga et le secrétaire exécutif Benjamin Munipa. Alors nous voyons seulement des soi-disant résolutions sur des réseaux sociaux qui ne concernent en rien notre parti."

Parmi les résolutions du mini-sommet tenu à Luanda figurent en effet un cessez-le-feu et le retrait des rebelles du M23 de toutes les zones qu'ils ont conquises ces derniers mois.

Des jeunes engagés volontaires pour prêter main forte aux FARDC à Goma
Des jeunes engagés volontaires pour prêter main forte aux FARDC à GomaImage : Zanem Nety Zaidi/DW

Ultimatum jusqu'à vendredi

Pour cela, un ultimatum de 48 heures leur a été accordé, qui expire à 18h ce vendredi 25 novembre. Michaël Kamana, un analyste congolais, estime que le gouvernement congolais doit choisir entre négocier ou poursuivre les combats.

Michaël Kamana, un analyste, estime que "legouvernement devrait accepter de négocier dans les positions actuelles". Dans le cas contraire, les autorités devraient, selon lui, utiliser "une force contraignante en misant sur les FARDC et en comptant sur ses alliés pour mettre hors d'état de nuire les rebelles du M23. Mais on ne peut pas prétendre à la fois vouloir négocier et utiliser la voie de force."

Des solutions africaines

Cette nouvelle tentative de rétablir la paix dans l'est de la RDC est saluée par certains activistes qui d'ailleurs ont manifesté dans les rues de Goma ce mercredi pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'indifférence de la communauté internationale.

Mumbere Lumumba est l'un d'entre eux. Il se dit "ravi du mini-sommet de Luanda car les problèmes des Africains seront toujours résolus par les Africains". Il souhaite "un discours franc et sincère entre nous Africains puisque la solution ne viendra jamais d'ailleurs. Même si nous avons besoin de l'appui des partenaires de la République."

Ce jeudi, un calme précaire a été observé sur toutes les lignes des fronts, les rebelles du M23 occupant toujours plus de la moitié du territoire de Rutshuru et quelques localités de Nyiragongo.