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Beni, Butembo et Yumbi ne voteront pas !

26 décembre 2018

En RDC, la commission électorale a fait savoir, ce mercredi, que les élections générales n’auront pas lieu, le 30 décembre, dans les villes de Beni, Butembo et Yumbi – pour des raisons sécuritaires et sanitaires.

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Präsidenten der Unabhängigen Nationalen Wahlkommission der Demokratischen Republik Kongo, Corneille Nangaa
Image : DW/S. Mwanamilongo

Selon la Céni, l’épidémie du virus Ebola, les violences inter-ethniques ainsi que la destruction et la détérioration du matériel électoral ne permettent pas d’organiser les élections dans de bonnes conditions.

"Considérant la persistance de l’épidémie de la maladie à virus Ebola qui continue de sévir dangereusement dans les circonscriptions électorales de Beni, Beni ville et Butembo ville, dans la province du Nord Kivu ainsi que la menace terroriste qui plane sur cette région avec des actes criminels récurrents perpétrés par des bandes et milices armées (…) la Céni décide que le calendrier électoral publié le 05 novembre 2017 et modifié le 20 décembre 2018 sera réaménagé…", a indiqué la Céni.

Décision anticonstitutionnelle

"Cette décision de la Céni ne tient pas debout… ", a déclaré Kizito Bin Hagi, président de la société civile à Beni. Celui-ci estime que les raisons évoquées par la Céni pour justifier ce report ne sont pas solides. "Nous travaillons actuellement à la rédaction d’une déclaration conjointe de la société civile de Beni et Butembo » a-t-il déclaré à la DW.

 

Pour le professeur Bob Kabamba, politologue à l’université de Liège, cette décision de la Céni est anticonstitutionnelle.

"La constitution garantit le suffrage universel à tous citoyens congolais, ce n’est pas à la Céni de décider de qui peut aller aux élections ou pas" explique Bob Kabamba.

"Comme le scrutin est à un seul tour, cette décision de la Céni prive un candidat de 3% de son électorat. Ces mesures sont mises en place pour l’empêcher de gagner les élections", conclut le professeur Kabamba qui estime par ailleurs que "les régions ciblées sont des bastions de l’opposition acquises au candidat Martin président Fayulu." 

 

Existence d’un agenda caché ?

Réaction également de l’ancien gouverneur du Katanga, Moise Katumbi - qui vit en exil en Belgique et dont la candidature à la présidentielle a été invalidée par la Céni -. Sur son compte twitter, M. Katumbi juge ce report "injustifiable."

"Cette nouvelle manœuvre montre que le régime veut s’éterniser pour continuer le pillage. Naanga et la Céni ont prouvés leur mauvaise foi et incompétence, les congolais doivent se prendre en main et chasser ce régime", a-t-il écrit. 

 

De son côté, le candidat Martin Fayulu a mis en garde la Céni contre toute tentative d’annuler les élections à Beni ville, Beni territoire et Butembo.

"Le prétexte d’Ebola est fallacieux car il y a bien eu campagne dans ces contrées, c’est la énième stratégie pour détourner la vérité des urnes", s’indigne le candidat de la coalition Lamuka. 

 

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qui soutien le candadit Felix Tschisekedi a réitéré sa position de participer aux élections en dépit de l'annonce par la Céni de reporter en mars 2019 les scrutins à Beni, Butembo et Yumbi.

 

Enfin, pour sa part, l’église catholique s’interroge à propos de cet énième report qui pourrait être la cause d’un agenda caché. 

L’avenir du processus électoral en discussion à Brazzaville

Ce mercredi (26.12.18), un sommet extraordinaire réunissant des chefs d’Etat de la communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ainsi que la conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) se tient à Brazzaville. 

Objectif : appeler les Congolais à tout mettre en œuvre pour le déroulement des élections dans un climat apaisé.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash