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De plus en plus de cas de choléra dans l'est de la RDC

Carole Assignon
9 décembre 2022

Les humanitaires alertent sur la situation sanitaire dans l'est de la RDC où le nombre de cas de choléra augmente.

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Des déplacés au camp de Munigi.
La promiscuité et l'insalubrité dans les camps de déplacés favorisent la propagation du choléra.Image : Guerchom Ndebo/AFP

Selon Médecins sans frontières "entre le 26 novembre et le 7 décembre, 256 patients ont été admis" dans l'un de ses centres de traitement du choléra. Une situation que la saison des pluies risque d'aggraver.

Dans un centre de traitement du choléra à Munigi, à la périphérie de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo, le docteur Bishikwabo Irenge tente de faire boire un garçon de six ans qui pleure et se débat.

Christine, la mère de l'enfant, raconte qu'elle a été forcée de fuir en raison des récents combats entre l'armée congolaise et le groupe rebelle du M23 dans la province du Nord-Kivu. Elle vit maintenant dans un camp de fortune situé à l'extérieur de la capitale provinciale, Goma, où le cholera se propage en raison de la promiscuité et de l'insalubrité. 

"Nous sommes ici depuis lundi. Il a commencé à tomber malade le matin. Il a vomi plusieurs fois et je l'ai amené ici. Il était très fatigué. Ils ont commencé à le soigner. Je vois que peu à peu il a repris des forces. Depuis les deux derniers jours au moins ça va" précise le jeune femme.

Un enfant dans un lit d'hôpital avec une perfusion.
Beaucoup d'enfants souffrent du choléra.Image : picture alliance/dpa

Comme l'enfant de Christine, plus de 250 patients, dont de nombreux enfants, ont été admis au centre de Munigi depuis le 26 novembre, selon MSF.

Enquête et confirmation

"Avec la deuxième vague de déplacés, nous avons enregistré des cas de choléra. Nous avions été alertés qu'il y avait des cas de diarrhée dans les différents sites de déplacés", explique le docteur Bishikwabo Irenge le chef du centre de traitement du choléra.

Il précise que des enquêtes ont été mené pour confirmer qu'il y avait des cas de choléra avant d'ajouter que le centre de traitement du choléra a été ouvert par MSF le 26 novembre. "Avant, il y avait une unité de traitement du choléra à Kanyarutshina, où les patients souffrant de diarrhée étaient traités avant que le test rapide ne soit fait pour diagnostiquer s'il s'agissait ou non du choléra. Et les résultats ont révélé que c'était du choléra, et comme l'UTC (Unité de traitement du choléra) ne pouvait contenir tous les malades qui venaient des camps, nous avons été obligés de créer une unité plus grande. Donc nous avons des patients dans ce centre depuis le 26 novembre" ajoute par ailleurs le docteur Bishikwabo Irenge.

Face au risque important d'une propagation du choléra parmi les déplacés internes, les humanitaires se préparent.

Des jeunes filles viennent chercher de l'eau avec des bions.
L'accès à une eau potable permet d'eviter le choléra.Image : Guerchom Ndebo/AFP/Getty Images

La riposte s'organise

"Je ne peux pas dire que MSF a assez de fonds mais nous en avons encore assez pour faire face à cette épidémie de choléra dans un premier temps, au-delà de l'aspect médical. Nous avons aussi des camions d'eau, nous avons des sites de distribution d'eau et nous étudions la possibilité d'augmenter le nombre de latrines qui se trouvent sur les sites de personnes déplacées" explique le Docteur Bishikwabo Irenge.

Depuis fin octobre, les habitants du territoire de Rutshuru ont fui par dizaines de milliers face à l'avancée des rebelles du M23. Les plus vulnérables se sont installés au bord des routes, dans de sommaires huttes de branches couvertes de bâches. Outre le choléra qui a fait son apparition, de nombreux déplacés se plaignent de n'avoir rien ou très peu à manger.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique