Razzia d'envergure contre la mafia italienne
6 décembre 2018Ce coup de filet, qui s'est déroulé à l'aube simultanément en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Belgique et au Surinam, visait 90 suspects d'association de malfaiteurs, trafic international de stupéfiants, association mafieuse ou blanchiment d'argent. Les personnes arrêtées sont soupçonnées de faire partie de la 'Ndrangheta, la mafia calabraise.
En Allemagne, l'opération policière s'est concentrée sur des restaurants, bureaux et appartements, essentiellement en Rhénanie du Nord-Wesphalie (nord-ouest) et en Bavière (sud).
"Ça a toujours été une illusion de croire que la mafia serait seulement active en Italie et peut-être encore à New York ou Chicago", renchérit la Süddeutsche Zeitung.
50 milliards d'euros par an
Le journal de Munich ajoute qu’il est même insensé de le penser d'autant plus "qu'aucune autre mafia dans le monde n'est plus globale que celle calabraise avec des ramifications sur tous les continents".
Le quotidien informe par ailleurs que la 'Ndrangheta réalise environ 50 milliards d'euros de chiffres d’affaires par an, en particulier avec le commerce de cocaïne, la construction, la gestion des déchets et les salles de jeux.
Le Rheinischen Post se réjouit de son côté du "succès retentissant" de l’opération pour le parquet et les policiers qui y ont pris part. Une opération qui devrait être un message fort à l’endroit d’autres organisations mafieuses. Il s’agit du message suivant : "l'Europe coopère enfin efficacement dans la lutte contre le crime organisé et fait preuve d'une force visible par tous ", lance le journal de Düsseldorf.
La Tageszeitung de Berlin estime pour sa part que la cocaïne est une drogue comme toutes les autres et que dans une société libre, toute personne devrait avoir le droit de faire ce qu’elle veut avec son cerveau. Cependant, souligne le journal de la capitale, le problème avec la cocaïne, c’est l’énorme marge de profit. Et cet argent, déplore le journal, entre dans le cycle normal de l’économie sous formes d’immobiliers, d’entreprises ou de maisons de jeu. De l’argent qui peut corrompre des agents de l’Etat.
Le traité FNI menacé
Les journaux ont aussi commenté l’ultimatum de 60 jours lancé par les Etats-Unis à la Russie l’appelant à se conformer aux obligations du traité de 1987 sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), violées selon l'Alliance atlantique et Washington, par la mise au point d'un nouveau système de missiles.
"Même si Moscou le nie avec persistance, la Russie a violé le contrat pendant des années", soutient la Süddeutsche Zeitung.
"Vladimir Poutine joue l'agneau innocent et assure au monde que la Russie n'a même pas ces nouveaux missiles. Quant à Donald Trump, il joue les pédagogues pour tenter d'exposer le Kremlin", concluent les Westfälliche Nachrichten.