Raul Castro à la tête de Cuba depuis un an
24 février 2009Un an après l'accession au pouvoir du jeune frère Castro, les Cubains continuent d'attendre. Ils attendent devant les magasins, devant les administrations. Ils attendent de meilleures conditions de vie. Tout est donc comme avant, malgré les promesses faites par Raul Castro le jour de son investiture le 24 février 2008 :
« Il y a objectivement des limites. Nous les connaissons tous et nous en souffrons au quotidien. Nous avons beaucoup trop d'interdictions et de règlementations. Commençons par supprimer les plus simples. Pour les autres, nous aurons besoin de plus de temps. Des études doivent être mises en place et il faut changer les lois. Nous devons rendre notre gouvernement plus efficace ! »
Dans les faits, de petites réformes sont entrées en vigueur au printemps, des réformes qui touchent la consommation : les Cubains ont été autorisés à acheter des ordinateurs, des télés, ou encore des lecteurs de DVD, et à se rendre dans les hôtels de l'île. Richard Haep travaille sur place pour l'Agro Action Allemande :
« Ces réformes étaient les premières et elles n'ont fait que légaliser ce qui avait cours ici depuis longtemps. Chaque Cubain qui voulait et pouvait payer avait un téléphone portable: il suffisait de demander à un étranger d'établir un contrat à sa place. C'était une de ces interdictions absurdes que Raul Castro a évoquées dans son discours. C'est quelque chose que la communauté internationale retient mais qui, ici, n'a absolument aucune importance. »
D'autant plus que les produits cités ne peuvent être payés qu'en dollars cubains convertibles, une monnaie à laquelle seuls les privilégiés ont accès.
En matière de politique étrangère, Raul Castro a renoué le contact avec la Russie. Il a également reçu le président chinois Hu Jintao à la Havane. Il jouit par ailleurs du soutien des chefs d'Etat d'Amérique latine qui exigent que l'embargo américain qui frappe l'île soit enfin levé. Sur ce point, les Cubains attendent beaucoup du nouveau locataire de la Maison Blanche, Barack Obama.