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Réactions au Rwanda au rapport français sur le génocide

29 mars 2021

Des rescapés du génocide de 1994 accusent l’armée française d’avoir laissé des Tutsi à la merci de leurs bourreaux.

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Inhumation de victimes du génocide de 1994
Inhumation de victimes du génocide de 1994Image : Getty Images/AFP/Y. Chiba

Le rapport dirigé par l'historien, Vincent Duclert, est sans concession pour les autorités françaises de l'époque.

"Si rien ne vient démontrer qu'elle s'est rendu complice du génocide, la France porte des responsabilités lourdes et accablantes dans la tragédie, notamment en étant demeurée aveugle face à la préparation du génocide", estime le rapport remis le vendredi 26 mars 2021 à Emmanuel Macron.

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Si la commission de quatorze historiens rejette donc toute complicité de la France dans le génocide, ce n’est pas l’avis de cette rescapée qui a vécu dans la zone turquoise, dite humanitaire, une opération de l’armée française qui avait pour mission de sauver la vie des Tutsi.

Plus de 800 000 Tutsi ont été massacrés selon l'Onu
Plus de 800 000 Tutsi ont été massacrés selon l'OnuImage : picture-alliance/AP Photo/R. Mazalan

"Pour les Tutsi, Turquoise n’était pas une zone humanitaire. Les Français qui s’y trouvaient étaient dans une sorte de promenade. Une famille hutue m’avait pris en charge jusque dans la ville de Kibuye, mais, quand ils m’ont remis aux troupes françaises, celles-ci ont dit qu’ils ne voulaient accueillir personne", dit-elle.

La commission Duclert fait savoir que cette opération controversée (Turquoise), n’a pas pu sauver la vie de la très grande majorité des Tutsi du Rwanda. Une autre rescapée rwandaise crie sa colère.

"Selon moi, c’était une zone humanitaire pour les génocidaires, car elle les aidait à prendre la fuite, tout en les protégeant. Au passage, ils tuaient même les Tutsi restés en vie. La zone Turquoise n’a pas sauvé des vies de Tutsi", estime la rescapée.

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Kigali salue le rapport

La commission de lutte contre le génocide, ainsi que plusieurs chercheurs rwandais se gardent de commenter pour l’instant le rapport.

Quant au gouvernement rwandais, il salue, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, je cite le rapport de la commission Duclert, qui "représente un pas important vers une compréhension commune du rôle de la France dans le génocide contre les Tutsi."

"Un rapport d'enquête commandé par le gouvernement rwandais en 2017 sera publié dans les semaines à venir, dont les conclusions complèteront et enrichiront celles de la commission Duclert", ajoute le ministère dans ce court texte.

Le président français a indiqué espérer que la publication de ce rapport permettrait un rapprochement "irréversible" avec Kigali.

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Ce rapport de plus de 1.000 pages, fruit de deux années d'analyse des archives françaises, dresse un bilan sans concession de l'implication militaire et politique de Paris, tout en écartant la "complicité" de génocide longtemps dénoncée par Kigali. 

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Les restes des victimes du génocide qui a fait des milliers de morts
Les restes des victimes du génocide qui a fait des milliers de mortsImage : picture-alliance/dpa

Présente au Rwanda depuis que ce pays des Grands Lacs a pris son indépendance de la Belgique, la France "est demeurée aveugle face à la préparation" du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994, assène dans ses conclusions la commission de 14 historiens présidée par Vincent Duclert, mise en place en 2019 par Emmanuel Macron.

Même si les relations entre les deux pays se sont détendues avec l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017, le rôle de la France au Rwanda reste un sujet explosif depuis plus de 25 ans.