Récession: l'Allemagne a le moral en berne
14 novembre 2008C'est officiel: l'Allemagne est entrée en récession au troisième trimestre, pour la première fois depuis cinq ans et, selon la plupart des journaux, elle risque de ne pas en sortir avant un bon petit bout de temps. Die Welt notamment pense que le gouvernement fédéral va trop tarder à réagir pour lutter contre la faiblesse de la croissance et le chômage. Au lieu d'attendre l'année électorale 2009, il serait plus censé et moins cher d'agir correctement dès maintenant. Et le quotidien de proposer une baisse de l'impôt sur le revenu ou la suppression de la taxe de solidarité. En temps de crise, ce serait un signe psychologique fort pour les citoyens.
Pessimiste, la Süddeutsche Zeitung titre "ce n'est que le début" et pourtant le gouvernement s'obstine à avancer à contre-courant. Réduire la dette publique est en soit un objectif louable mais un objectif qu'il vaudrait mieux atteindre en temps de croissance et non de récession. Que le gouvernement ait échoué à réduire la montagne de ses dettes quand tout allait bien ne lui donne pas le droit de se rattaper au plus mauvais moment, note le quotidien. Le plan de croissance prévu par le ministre des Finances est beaucoup trop modeste. La récession est déjà suffisamment terrible comme cela, il faut que l'Etat prenne ses responsabilités.
Die Tageszeitung étend sa critique à l'ensemble de l'élite mondiale. La seule idée des grands de ce monde pour sortir de la crise est de relancer la consommation. Mais c'est justement la consommation de masse qui nous a menés la où nous sommes. A croire qu'ils sont tous tombés sur la tête.
Les relations de la communauté internationale avec la Russie intéressent également les quotidiens. L'Union europénne est dans le collimateur du Kremlin. Ce n'est pas la Süddeutsche Zeitung qui le dit mais Dmitri Medvedev lui-même, cité par le quotidien. Le président russe qui a décidé d'adopter une ligne dure face à l'Occident, selon la Frankfuter Allgemeine Zeitung. Le fait qu'il ne félicite pas le nouveau président des Etats-Unis, Barack Obama, en est la preuve la plus éclatante. Mais, souligne le quotidien, il faut absolument conserver le lien avec la Russie. Les deux parties savent qu'elles sont dépendantes l'une de l'autre. C'est pourquoi si l'Union européenne continue à négocier avec la Russie, ce n'est en rien un signe de faiblesse, au contraire.