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Qui pour le remplacer ?

19 mai 2011

A la Une des journaux : la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international et une tribune du ministre polonais des Affaires étrangères de retour de Libye

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Dominique Strauss-Kahn a annoncé sa démission dans la nuit de mercredi à jeudiImage : dapd

L'Europe ne s'est pas encore accordée sur le successeur de Dominique Strauss-Kahn mais pour le Vieux continent, il n'y a pas l'ombre d'un doute : ce successeur sera un Européen. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les pays émergents et en voie de développement, qui estiment que c'est maintenant à leur tour de présider le FMI, vont devoir encore patienter un peu. A l'avenir, il serait probablement bénéfique pour l'institution d'avoir à sa tête quelqu'un qui n'ait rien à voir avec l'Union européenne, quelqu'un qui pourrait vraiment taper sur les doigts des gouvernements de la zone euro. Mais pour l'heure, il est trop tôt, écrit le journal. Jusqu'ici, seule la Chine, en tant que deuxiéme économie mondiale, a sérieusement pu prétendre ravir le titre de directeur du FMI.

Josef Ackermann Deutsche Bank
Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank serait l'un des candidats pressentis par Berlin pour remplacer DSKImage : picture alliance/ZB

Pour la Süddeutsche Zeitung au contraire les pays émergents sont trop importants pour que le FMI puisse se permettre de les laisser à la porte. Tout comme le G8, le groupe des huits plus grandes économies du monde, s'est transformé en G20, il est temps de se rendre compte que le Fonds monétaire et la Banque mondiale ne sont plus des espaces réservés uniquement aux Européens et aux Américains. De même, il est idiot de croire que la crise de la zone euro ne peut être surmonter que par les Européens. Aujourd'hui, les économies sont tellement imbriquées les unes dans les autres que cette crise concerne en réalité le monde entier.

Die Welt a, elle, invité dans ses colonnes Radek Sikorski. Le ministe polonais des Affaires étrangères s'est rendu la semaine dernière à Benghazi pour rencontrer les insurgés libyens et il relate ses impressions dans une tribune. Selon lui, le monde arabe est confronté aujourd'hui aux mêmes défis que l'Europe de l'Est en 1989. Tout peuple qui est en passe de déboulonner son dictateur prend des décisions cruciales pour son avenir. L'ancien bloc communiste l'a fait il y a vingt ans, de manière très différente d'un pays à l'autre et avec des conséquences différentes d'un pays à l'autre. Les expériences qu'ont vécu entre autres la Pologne, la Hongrie, les Etats baltes peuvent aujourd'hui servir aux pays arabes, notamment pour éviter qu'ils ne reproduisent les mêmes erreurs. Car, note le ministre, si les populations des pays d'Afrique du Nord savent très bien ce qu'elles ne veulent plus accepter, elles cherchent encore ce qu'elles veulent. La Pologne est prête à les soutenir dans cette démarche.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sébastien Martineau