1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Qu'en pensent les villageois grecs ?

10 mai 2012

Le gouvernement allemand menace la Grèce de ne plus lui verser aucune aide financière si les nouvelles autorités renoncent à l'austérité. Toute l'Europe a les yeux tournés vers Athènes. Les journaux du jour aussi.

https://p.dw.com/p/14slw
Les élections législatives ont marqué un recul historique des deux grands partis grecs
Les élections législatives ont marqué un recul historique des deux grands partis grecsImage : dapd

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, un jour ou l'autre, même les mieux intentionnés en ont assez. Les déclarations du leader de la gauche radicale, à Athènes, ne peuvent qu'être reçues négativement par tous les responsables politiques européens qui, jusqu'à présent, ont cherché à garder la Grèce dans l'union monétaire, pour des raisons économiques et politiques. L'effronterie dont fait preuve Monsieur Tsipras lorsqu'il décrète la fin de l'austérité est une véritable gifle. Le point semble atteint où la sortie de la Grèce de l'euro ne sera plus présentée comme une catastrophe, mais comme la suite logique et disgracieuse des décisions de la politique grecque.

La coalition menée par Alexis Tsipras est désormais la deuxième force politique du pays
La coalition menée par Alexis Tsipras est désormais la deuxième force politique du paysImage : Reuters

L'hebdomadaire Die Zeit s'intéresse également au chef de file de la gauche radicale. Tsipras n'est pas du tout contre l'Union européenne. Chez lui, le discours est le suivant : la Grèce est un pays membre de l'UE et fait partie de l'eurozone. Il veut garder l'euro, mais pas les mesures de rigueur exigées pour rester dans l'union monétaire. Alexis Tsipras résume la schizophrénie qui caractérise une majorité des Grecs.

Die Welt propose de son côté un moratoire, jusqu'à ce que les Grecs répondent à la question décisive, la seule question importante : veulent-ils ou non rester dans l'eurozone ? Refuser les réformes, mais conserver la monnaie forte, cela, personne ne les laissera le faire.

La crise grecque fait régulièrement la Une de la presse allemande
La crise grecque fait régulièrement la Une de la presse allemandeImage : picture-alliance/dpa

Die tageszeitung laisse la parole à l'auteur Gernot Wolfram, qui connaît bien la Grèce. Il s'est rendu dans une région rurale du pays, dans le Péloponnèse. Selon lui, il ne faut pas « sous-estimer les villageois ». Sous-estimés, les habitants des villages le sont y compris en Grèce même. Et pourtant, le fait que les jeunes générations quittent en masse les villages entraîne un intense échange... un transfert de connaissance entre ces exilés et ceux qui sont restés.

Presque chaque famille du petit village de Strefi a un parent à l'étranger, notamment en Allemagne. Et l'auteur de citer Toula Barnasas, une habitante : « Nous savons ce que les Allemands pensent de nous. Mais nous ne sommes pas fainéants et nous ne manquons pas d'éducation. Notre système politique relève simplement d'une tout autre tradition. Ça ne signifie pas que nous soyons chaotiques. »

Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Philippe Pognan