Quand les abeilles encouragent la démocratie en Bavière
14 février 2019Les appels à signer des pétitions sont légion sur les réseaux sociaux. Et parfois, ils ont des conséquences concrètes: en Bavière, une pétition réclamant un référendum sur la protection des abeilles a récolté plus d'un million de signatures, ce qui va obliger les autorités régionales à débattre de la question et, peut-être, à modifier sa législation en matière d'usage des pesticides. La presse allemande commente cet événement.
La Stuttgarter Zeitung trouve "encourageant" le succès de la mobilisation populaire. Un million de personnes ont élevé leur voix en faveur de la biodiversité et maintenant, le parlement régional va devoir étudier leurs propositions et il y aura peut-être même un référendum citoyen.
Qui peut encore parler de léthargie politique, qui peut affirmer qu'on ne peut "rien changer" ? se félicite le journal.
Comme toujours, lorsqu'il s'agit de sauver la "nature", il est surtout question de laisser aux humains un bout de terre sur laquelle et de laquelle ils peuvent vivre, analyse le Tagesspiegel. La colère des agriculteurs qui se sentent visés par cette pétition est donc d'autant plus incompréhensible.
Ils savent le mieux ce qui se passe lorsque les pollinisateurs manquent à l'appel, lorsque le cycle de la nature est déréglé et que les sols sont surexploités ou empoisonnés. La plupart des signataires de la pétition sont des clients des agriculteurs et non leurs ennemis, insiste le quotidien.
Le référendum citoyen est le seul moyen d'amener la Bavière à un niveau culturel et écologique conforme au 21ème siècle, commente ironiquement die tageszeitung. Mais si ce mode de décision est efficace au niveau régional, son application au niveau fédéral comporterait des risques, prévient le journal.
Que ferait-on si le peuple allemand décidait à 51% de fermer les frontières ou de sortir de l'Union européenne? On voit avec le Brexit à quel point de telles décisions populaires sont difficiles à corriger après coup.
Attention, donc, aux référendums citoyens. Ils ne sont pas toujours au service des abeilles, conclut la taz.
L'Espagne se prépare à des élections anticipées
Élu il y a à peine neuf mois, Pedro Sánchez, le porteur d'espoir de la sociale-démocratie européenne, a échoué sur toute la ligne, déplore la Süddeutsche Zeitung. Après son élection, il avait passé son temps à l'étranger au lieu de consolider sa base d'électeurs.
Il aurait pu consacrer son énergie à nouer des alliances avec le centre afin d'avoir une majorité au parlement, mais il ne l'a pas fait. Selon le quotidien, Pedro Sánchez a fait preuve d'arrogance et d'amateurisme politique.
Conséquence: il va de nouveau y avoir des élections anticipées et une instabilité politique en Espagne.
Sánchez n'est pas le seul responsable de son échec, nuance la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le conflit en Catalogne paralyse le pays. Le parlement a rejeté son budget le jour où commençait le procès des séparatistes.
Les partis catalans ont refusé de soutenir Sánchez alors que celui-ci avait fait un grand pas vers eux, comparé à ses prédécesseurs.
Des élections anticipées sont donc une bonne chose selon la FAZ car l'Espagne a besoin d'un gouvernement stable qui ne cède pas au chantage des petits partis régionaux.