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Plaisir de lire - un peu d'histoire

20 janvier 2011

Avant d'attaquer le vif du sujet, avec la présentation des romans préférés de la rédaction, un tour du côté de l'histoire de la littérature africaine, pour en avoir une vue d'ensemble.

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En Allemagne, la littérature africaine est encore peu connueImage : DW

Lorsque l'on évoque les « contes, légendes ou fables » d'« Afrique », on pense à la tradition orale, aux histoires colportées depuis des siècles, par exemple par les griots d’Afrique de l’Ouest. Et effectivement, ces créations font bien partie de la culture « littéraire » du continent. A l’écrit, c’est en Ethiopie qu’on a retrouvé les manuscrits les plus anciens, issus de la civilisation axoumite, fondée au VIIè siècle avant notre ère, des manuscrits au contenu souvent religieux et moralisateur.

Porträt von Leopold Senghor
Léopold Sedar Senghor, homme politique et surtout écrivain chantre de la négritudeImage : picture-alliance/dpa

Mais dans cette rubrique, nous allons nous concentrer sur la littérature plus récente, qui englobe d’ailleurs celle de la diaspora, produite donc, aussi, en dehors du continent. Et, comme le dit Adrien Huannon, professeur de littérature à l’Université d’Abomey-Calavi, et éditeur béninois : « La littérature africaine s’adapte aux réalités politico-sociales des pays africains. Elle reflète donc, selon les pays, les réalités sociales et politiques du moment. » Elle est donc très variée.

De la négritude à l'ère post-coloniale

Pour simplifier, on peut dire que la littérature africaine du XXème siècle a eu la colonisation, les indépendances et l’ère post-coloniale comme grandes charnières. Avec des différences entre les anciens empires coloniaux, qui s’expliquent par les différentes organisations politiques mises en place.

En Afrique francophone, dès les années 1930, le concept de négritude fait son apparition. Pour Flora Veit-Wild, professeur de littérature et cultures africaines à l’université Humboldt de Berlin, l’objectif que se fixent alors les auteurs africains, jusque dans les années 1950-60 est de « formuler l'identité africaine et exprimé ce qui avait été supprimé et dénigré sous le colonialisme. »

Fatou Diome
L'écrivain sénégalaise Fatou DiomeImage : dpa

A la période des indépendances, les espoirs sont grands et les idéaux panafricains sont aussi présents dans les livres. Suivra une phase de désenchantement, dans les années 1970-80, quand les dictatures ont succédé aux idéaux. Et depuis les années 1990, la littérature africaine reprend de la vigueur, avec l’apparition progressive du pluralisme, et une place de plus en plus importante occupée par les femmes écrivains. De plus en plus d’auteurs choisissent d’écrire dans les langues nationales, qui cohabitent désormais avec les langues anciennement coloniales. La production est donc dynamique, mais le problème de la lecture se pose, au Bénin comme ailleurs. Adrien Huannon : « Les Béninois lisent peu. C'est un problème général en Afrique subsaharienne où l'analphabétisme demeure un problème toujours présent. »

A cela s’ajoute le problème de la diffusion, pour les éditeurs africains. Un problème auquel ils tentent de remédier en publiant des manuels scolaires qui leur assurent des revenus suffisants pour sauver la littérature, mais pas toujours pour percer sur les marchés internationaux.

Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Georges Ibrahim Tounkara