Pertes et profits...
29 avril 2009Insuffisantes, voilà comment la Frankfurter Allgemeine Zeitung qualifie les mesures d'économie présentées hier par Daimler, le constructeur automobile allemand de renom. Si le personnel espère que ses sacrifices à concurrence de quatre milliards d'euros apporteront des jours meilleurs, la direction du groupe n'offre pourtant que l'espoir que cela suffira à éviter la saignée. Certes, le nouveau partenaire de Daimler a mis deux milliards d'euros au pot, mais tout cela ressemble plus à une opération d'urgence qu'à une stratégie planifiée depuis longtemps.
Normalement, les constructeurs de voitures haut de gamme sont moins victimes des aléas cycliques de la conjoncture, reprend die Welt. Aujourd'hui pourtant, le conducteur moyen préfère les voitures compactes et peu gourmandes, un segment où Mercedes a malheureusement peu à offrir. Et comme aucun renversement de tendance ne se profile à l'horizon, on peut douter du bien-fondé des pronostics de reprise pour le second semestre de cette année. Le quotidien revient aussi en première page sur les bénéfices réalisés par la Deutsche Bank au premier trimestre de cette année.
Ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung : « Josef Ackerman n'a pas eu besoin de tendre sa sébile », en allusion au patron de l'établissement financier. La Deustche Bank gagne de l'argent, même lors de la plus grave récession qu'ait jamais connu la République fédérale. Si l'on peut condamner l'ambition forcenée d'une rentabilité à tous crins, il n'empêche que la Deutsche Bank évite à l'Etat de dépenser davantage de milliards encore, pour renflouer le secteur bancaire allemand.
La Tageszeitung de Berlin, reste sceptique devant cette soi-disant sensation économique. Pour la taz, il ne s'agit que d'un symptôme de la crise et non de sa fin. La Deustche Bank a profité des besoins en argent frais de l'Etat et des entreprises, ainsi que des variations de cours engendrés par la crise économique et financière pour s'enrichir. La polémique morale sur l'attitude de la Deustche Bank ne doit pas dissimuler l'urgence des réformes structurelles. Car si les banques doivent leurs bénéfices de manière indirecte à l'Etat, elles et leurs actionnaires doivent par conséquent reverser une partie de ces revenus. Sous forme d'impôts par exemple.