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Paul Kagame réélu haut la main

La rédaction francophone
7 août 2017

Réélu sans problème et sans surprise pour un troisième mandat à la tête du Rwanda, Paul Kagame dispose désormais de sept années supplémentaires pour réaliser son rêve : transformer le Rwanda en paradis.

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Ruanda Wahlen- amtierender Präsident Paul Kagame (RPF)
Image : picture-alliance/ZUMAPRESS.com/G. Dusabe

Agé de 59 ans, Paul Kagame est l'architecte de la modernisation du Rwanda et l'homme qui a mis fin au génocide de 1994. Élu président pour la première fois en avril 2000, après la démission de son prédécesseur, il n'était encore qu'un enfant d'origine tutsi lorsqu'il fuit, avec sa mère, en Ouganda. C'était en 1962, par crainte de la vengeance de la majorité hutu. 

Des chiffres positifs

Sauveur visionnaire pour les uns, monarque despotique pour d'autres, les chiffres parlent en sa faveur. Depuis le nouveau millénaire, l'économie rwandaise a connu une croissance de huit pour cent par an en moyenne. Selon une étude de la Banque mondiale, le pays a le deuxième meilleur environnement pour les relations d'affaires en Afrique. Avec un taux de pauvreté en baisse constante de 56 % en 2005 à 39 % en 2014, la baisse la plus importante sur le continent selon la Banque Africaine de Développement (BAD).

Les femmes mises en valeur

Paul Kagame a aussi accordé aux femmes une place très importante dans la vie politique du pays. Elles représentent aujourd'hui la moitié des députés. Le niveau de corruption perçu est aussi l'une des plus faibles parmi les nations africaines. Ses efforts dans les domaines de l'éducation et la santé sont désormais reconnus par la communauté internationale.

Réélu avec plus de 90 % des voix en 2003 et en 2010, il jouit d'une popularité sans équivalent. Le ʺsauveur rwandaisʺ ne fait pas de mystères sur ce qu'il pense de la démocratie. ʺIl est bien connu que l'Afrique a beaucoup de problèmes à résoudre. Le plus grand problème de l'Afrique n'est pas la démocratie, mais la pauvreté et la dépendance, qui engendrent le sous-développement.ʺ

Oppression dans les coulisses

Les militants des droits de l'homme critiquent le fait que, derrière la façade de la propreté et l'ordre, se cache un système d'oppression. La police exécute les petits criminels sans procès. Les sans-abri, les jeunes enfants et les enfants des rues seraient arrêtés et enfermés. La politique est dominée par la peur et l'intimidation. Les dissidents sont interpellés, contraints à l'exil ou tués.

Face aux critiques de ses détracteurs, le président rwandais reste cependant positif et confiant. "Certains disent que Kigali est propre, que certaines autres parties du Rwanda sont propres et que la propreté n'est pas démocratique. Cela traduit bien leur mépris pour les Rwandais et les Africains. Ils pensent que les Rwandais et les Africains devraient être à l'aise de vivre dans des villes sales et qu'ils le méritent. Cette logique finit par être appliquée à notre politique et à notre processus démocratique. Les choix que nous faisons ensemble sont notre droit souverain, en tant que pays. Si nos choix ont des conséquences, nous les affronterons de la même manière que nous avons traité les préjudices qu'ils nous ont infligés quand ils sont partis (…) C'est ainsi que je comprends le rôle d'un leader (…) Un leader est comme le printemps. Un leader est un amortisseur. J'ai promis d'être votre amortisseur."