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Paul Biya pour un 7ème mandat, les avis divergent

Henri Fotso
13 juillet 2018

Même au sein de son parti politique, le RDPC, des ambitions s'étaient même déclarées pour lui succéder. Mais depuis ce vendredi, l’homme-lion a mis un terme au doute et cela suscite de nombreuses réactions au Cameroun.

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Kamerun Paul Biya
Image : picture alliance/AP Photo/G. Vanden Wijngaert

"Nous savons qu’on doit aller à la retraite, on se repose" (Paul Guiffo)

Paul Biya ambitionne de diriger le Cameroun jusqu’à 92 ans, au moins. A 85 ans, celui-ci vient en effet d’annoncer par un tweet ce vendredi qu’il cède aux "appels pressants" du peuple d’être candidat à sa propre succession.

L’information défraie la chronique au Cameroun depuis quelques heures

Devant des bouteilles de bières au quartier Akwa à Douala, Paul Guiffo et son compagnon désapprouvent cette nouvelle candidature à la présidentielle du 7 octobre prochain.

"Nous savons qu’on doit aller à la retraite, on se repose. C’est un père. Il a beaucoup œuvré pour le peuple camerounais. Mais à mon humble avis, je pense que cette fois, il devrait aller se reposer et essayer de passer la main aux autres pour qu’ils apprennent aussi comment gérer un Etat".

Et son ami d’ajouter : "Il peut aller se reposer. Il est déjà fatigué."

Mais dans les rangs de son parti, Paul Biya reste le meilleur choix et sa candidature est bien accueillie, coupant cours aux prétentions internes de ces derniers temps.

"Actuellement, c’est le moindre mal parce que tous ceux qui veulent être président n’ont pas l’étoffe. Pour nous, à ce jour, il est irremplaçable", a déclaré, Maurice Alondo, président de syndicat et militant du RDPC au pouvoir.

Toujours Paul Biya

Même dans les rangs de certains partis ne faisant pas partie de la majorité présidentielle, des voix s’élèvent pour clamer que Paul Biya est le seul à même d’ouvrir des perspectives salvatrices pour le Cameroun d’aujourd’hui. C’est dans ce sens que Banda Kani, le président du Nouveau mouvement populaire (NMP) stigmatise les candidats opposés à Paul Biya.

"Monsieur Biya est le seul aujourd’hui capable d’incarner l’unité du Cameroun et son indivisibilité. C’est paradoxal mais c’est comme ça. D’autres partis politiques comme je vous l’ai dit, ne savent même pas ce qu’ils veulent. Comment pouvez-vous être en même temps dans les institutions républicaines et dans les maquis? Comment c’est possible ? Ou on est au maquis et on l’assume. Ou on n’est pas au maquis et on l’assume. Donc, aujourd’hui il est le candidat de la légalité, de la République et de l’unité du Cameroun. Rien que pour ça, il a notre soutien".

En revanche, dans les rangs du Mouvement pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), on dit n’être pas surpris par l’annonce de la candidature de Paul Biya.

"Ce que je dis, c’est que cette ruée effrénée vers les élections donne le sentiment que ce qui importe pour un certain nombre de candidats, c’est leur avenir personnel, leur promotion personnelle, pas le problème du pays. Aujourd’hui, le problème stressant et pressant, c’est la résolution de la crise anglophone.» a fait remarquer Anicet Ekané, le président du MANIDEM.

Les avis sont très partagés après l’annonce de la candidature de Paul Biya à sa propre succession.