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Pas de suite aux dénonciations de corruption à Brazzaville

Arsène Severin
21 août 2018

Au Congo-Brazzaville la justice traîne à donner une suite aux rapports sur la corruption concernant des membres du gouvernement. La société civile appelle à l'ouverture de poursuites contre les personnes indexées.

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Republik Kongo Justizpalast in Brazzaville
Image : DW/A. Séverin

Dans son rapport, la commission anti-corruption a épinglé Jean Marc Tystèr Tchicaya, ministre des Hydrocarbures et Emile Ouosso, ancien ministre du Travail. Pour Lamyr Nguele, le président de cette commission, il n'y a aucun doute, les faits sont avérés.

"Le ministre a été le donneur d'ordre. Cela veut dire que le ministre est coupable au même titre que le directeur de cabinet et le conseiller financier. Cela concerne les fonds de la CRF (Caisse de retraite des fonctionnaires), réservés au paiement des pensions des fonctionnaires, dont le montant s'élève à neuf milliards de francs CFA. Nous avons bouclé ce dossier et il se trouve chez le procureur de la République. Et dans ce dossier, encore une fois, le ministre du Travail a été mis en cause, nous avons fait la démonstration juridique. C’est au tribunal d'en décider, nous ne jugeons pas", affirme-t-il.

D'autres membres du gouvernement...

La ministre de l'Economie forestière Rosalie Matondo et l'actuel directeur de cabinet du Premier ministre, alors qu'il était ministre de l'Agriculture au moment des faits, Rigobert Maboundou, ont été cités par les rapports de l'inspection d'Etat et de la police.

La société civile et l'opposition appellent à des actions sévères 

"Le procureur a l'obligation d'ouvrir une information judiciaire. S'il ne le fait pas, donc cela voudrait dire que cette commission, comme les autres commissions, à l'exemple de la Commission des droits de l'homme, ne sert à rien, juste pour la forme", déclare l'activiste Roch Euloge N'Zobo de l'ONG CDHD, le Cercle des droits de l'Homme et de développement au Congo. 

Pour le juriste Christian Bouanga, le parquet de Brazzaville dispose aujourd'hui de tous les indices pour ouvrir une information judiciaire.

"Aujourd'hui, une institution publique fait l'effort et a le courage, car nous sommes dans un environnement particulier, de présenter les présomptions de responsabilités, qu'est-ce qui empêche au parquet de la République de franchir le pas ? Et bien, nous l'espérons", souhaite Christian Bouanga.

L'opposition a appelé à des actions rigoureuses dans la lutte contre la corruption, en commençant par s'attaquer aux autorités compromises.