Pas de mobilisation à Kinshasa ce mardi
19 décembre 2017A Kinshasa, la capitale congolaise, l'appel à manifester de l'opposition s'est traduit par un ralentissement de l'activité, où la circulation était bien plus fluide que d'habitude en début d'après-midi.
Sans être massive, la présence policière était plus importante qu'un jour ordinaire. Contrairement aux appels antérieurs, il n'y a pas eu véritablement un début de manifestation ce mardi.
Pour Felix Tshisekedi, président du Rassemblement, l'échec de la mobilisation est dû au déploiement de la police dans les rues de Kinshasa. Certains habitants rencontrés dans le quartier Limete, siège de l'UDPS, affirment qu'ils ne sont pas sortis par crainte de la répression policière.
Mais pour Emmanuella, l'échec s'explique aussi par la lassitude des actions de l'opposition. "Les gens sont fatigués. Quand il y a une monotonie, les gens se lassent, c'est pour cela que nous ne sommes pas sortis", explique-t-elle.
Jean-Pierre constate pour sa part que,"à chaque fois que l'opposition appelle les gens à manifester, il y a toujours des morts. Et puis il n'y a pas de travail. Cela nous fatigue."
Pas de manifestations non plus dans les autres villes
D'autres villes de la RDC n'ont pas connu de manifestations non plus, comme à Lubumbashi et MbujiMayi. A Goma, dans l'est du pays, la ville est quadrillée depuis lundi par les forces de l'ordre en raison d'une conférence des 26 gouverneurs provinciaux, en présence du président Kabila.
Dans la province voisine du Sud-Kivu, à Bukavu, une dizaine de personnes qui tentaient de se regrouper ont fui par peur d'être arrêtées par des policiers. Le major Alphonse Ndacho est commandant du groupe mobile d'intervention de la police dans la ville de Bukavu. "La situation est calme, à part une centaine de gens qui voulaient se soulever, on a dû parler avec eux, et ils sont retournés chez eux", affirme-t-il.
L'opposition tentait de mobiliser une nouvelle fois contre le calendrier qui renvoie au 23 décembre 2018 les élections pour organiser le départ du président Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin il y a un an, le 20 décembre 2016.
La communauté internationale a pris acte du nouveau calendrier mais sous plusieurs conditions, dont le respect du droit de réunion.