Pas de deux...
18 août 2010
La Cour constitutionnelle de Karlsruhe, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung, a donc décidé que, en droit des successions, les couples homosexuels devaient bénéficier des mêmes droits que les couples mariés. Il jette ainsi aux orties le principe constitutionnel selon lequel le mariage jouit d'une protection privilégiée. Mais c'est qu'il s'agissait d'une ancienne règlementation. Entre-temps, le législateur a de lui-même corrigé le tir et aujourd'hui, tout membre d'un couple, pacsé ou marié, dispose du même montant d'héritage exempt de droits de succession.
C'est un peu plus d'égalité au sein de la société, constate aussi la Frankfurter Rundschau. Juridiquement parlant, la question fondamentale reste pourtant la question de savoir jusqu'où s'étend la protection du mariage traditionnel, ancrée dans la constitution allemande. Sur le plan politique, il s'agit en fait de différents projets de vie sociétale. La majorité des partis politiques - sociaux-démocrates, Verts, Libéraux et la gauche radicale - accepte ces nouvelles formes de couple. Les chrétiens-démocrates, eux, utilisent la protection du couple marié pour propager leur modèle conservateur de la famille. Désormais, la coalition de Berlin doit élaborer une nouvelle législation sur les successions.
La politique allemande a les yeux fixés sur Düsseldorf
Pour die Welt, la candidature de Norbert Röttgen à la tête de la CDU régionale de Rhénanie du Nord-Westphalie était inévitable. Ici, il s'agit pour lui de se positionner aux côtés de Karl-Theodor zu Guttenberg, son collègue de la Défense, dans la liste des candidats possibles à la chancellerie. Succéder à Jürgen Rüttgers à la tête de la plus importante fédération régionale de la CDU lui assurerait enfin une stature nationale.
Ses chances sont bonnes dans ce duel face à l'ancien Ministre à l'intégration qu'est Armin Laschet, analyse la Süddeutsche Zeitung. Pourtant, sa victoire ne servirait que lui et ses ambitions politiques. Malgré ses qualités politiques, monsieur Röttgen n'est pas le bon choix pour diriger la CDU régionale. Ministre fédéral de l'Environnement, il va devoir affronter de longs mois de polémiques à Berlin au sujet de l'avenir du nucléaire en Allemagne. Il n'aura donc pas le temps de diriger efficacement l'opposition à Düsseldorf. La CDU n'est pas un marchepied pour accéder à de plus hautes fonctions, assure-t-il. C'est pourtant l'impression qu'il donne, conclut le quotidien de Munich.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Marie-Ange Pioerron