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Otages espagnols: les dessous d'une libération

24 août 2010

Les deux membres de l’ONG catalane, «Accio Solidaria» Albert Vilalta et Roque Pascual ont été libérés après neuf mois passés aux mains de Aqmi, la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Ils ont été enlevés en novembre.

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Image : picture-alliance/dpa

C’est fatigués et heureux que les deux otages espagnols sont arrivés lundi nuit à l’aéroport de Barcelone, dans le Nord de l’Espagne. Ils ont fait part de leur soulagement avant de rejoindre leurs familles. Albert Vilalta :

«Nous voulons dire merci à tellement de personnes. Merci à tous ceux qui sont ici aujourd’hui. Et merci à tous ceux qui ont œuvré à notre libération.»

Une libération qui n’aurait pas pu avoir lieu sans doigté diplomatique. Jose Luis Zapatero, chef du gouvernement espagnol :

Freilassung zwei spanische Geiseln die in Gewalt von Al-Kaida Terroristen waren, Roque Pascual und Albert Vilalta
Albert Vilalta (gauche) et Roque Pascual (droite)Image : AP

«Ces neuf mois ont été, neuf mois de douleur et de peur pour les otages et leurs familles. Le gouvernement a augmenté ses activités politiques, diplomatiques, ses enquêtes, et sa recherche d’informations pour obtenir leur libération.»

Mais les ravisseurs ont aussi obtenu des contre-parties, notamment l'extradition vers le Mali de l'un des leurs, Omar Sid'Ahmed Ould Hamma, aussi appelé «Omar le Sahraoui». Il avait été condamné à douze ans de travaux forcés à Nouakchott pour l'enlèvement des Espagnols. Aqmi réclamait son retour au Mali. Par ailleurs, le quotidien espagnol «El Mundo» affirme que le gouvernement espagnol aurait payé sept millions d’euros de rançon. Les gouvernements redoutent que la révélation du paiement de rançon représente une incitation aux enlèvements.

Jese Zapatero
Jose Luis Zapatero le Premier ministre espagnolImage : picture-alliance / Sven Simon

Le Burkina Faso a également joué un rôle non négligeable dans la libération des otages. Mustafa Ould Liman Chafi, le conseiller mauritanien du président burkinabé Blaise Compaoré, a mené les négociations entre l'organisation islamique et les autorités. C'est Al-Qaïda, qui l’a choisi comme médiateur. Dans un message enregistré, Aqmi souligne que la libération des deux otages espagnols constitue également une, je cite «leçon adressée aux services secrets français», après l'échec du raid franco-mauritanien mené le 22 juillet dernier pour libérer l'otage français Michel Germaneau dont Aqmi a revendiqué l'exécution trois jours après.  

Auteur: Sylvie Ernoult
Edition: Fréjus Quenum