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On y est, on y reste

9 février 2011

La situation en Egypte et en Tunisie continue de faire la Une des journaux allemands avec notamment les conséquences économiques des manifestations.

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Manifestation anti-Moubarak au CaireImage : AP

"On travaille dur en coulisses", c'est le titre de la carricature du jour de la Süddeutsche Zeitung. Imaginez un jeu de dominos. Sur l'une des pièces, posées à la verticale, est perché Hosni Moubarak. Cette première pièce du jeu subit d'un côté l'énorme pression du peuple égyptien qui demande le départ du président, de son régime et l'avènement de la démocratie, de l'autre celle des Etats-Unis, de l'Union européenne et d'Israël qui tentent desespérément de retarder la chute du domino qui entrainerait fatalement celle des autres.

L'éditorial de la Frankfurter Allgemeine Zeitung semble faire écho à ce dessin. Le quotidien note que, contrairement au président tunisien déchu Ben Ali, Hosni Moubarak lui n'est toujours pas parti. La "révolution arabe" piétine en Egypte et prend d'ailleurs davantage l'apparence d'une transition ordonnée que d'un réel bouleversement. Les rassemblements contre Moubarak continuent bien-sûr mais ceux qui manifestent leur mécontentement et qui veulent la démission du régime dans son ensemble sont de moins en moins nombreux. De son côté, le régime - c'est-à-dire le président, le vice-président et toute la vieille garde - teste jusqu'où il peut aller en matière de concessions sans trop affaiblir sa position.

Slum Viertel in Kairo
Un quartier pauvre de la capitaleImage : DW

En attendant, ce qui est en tous les cas en train de s'affaiblir c'est l'économie égyptienne, écrit die Tageszeitung. Les manifestations ont exacerbé la misère sociale de nombreux Egyptiens : dans certaines parties du pays, les prix du pain, du riz et des légumes a été multiplié par quatre. Dans un pays où une personne sur deux vit avec moins de deux dollars par jour, descendre dans la rue est un luxe que n'importe qui ne peut pas se permettre. La Tunisie et l'Egypte sont deux régimes pro-occidentaux qui ont libéralisé leur économie ces dernières années. Sauf qu'il n'y a qu'une petite élite qui profite des libéralisations et de l'ouverture des marchés et qui de surcroit expose sa richesse sans gêne. L'avenir de ces pays arabes va se décider en fonction de l'équilibre qu'ils réussiront ou non à trouver entre libéralisation économique, démocratisation et égalité sociale.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Cécile Leclerc