Obama : messie ou rockstar ?
25 juillet 2008La sympathie pour les Etats-Unis, les Allemands n'ont pas ça dans le sang, lance die Welt, au lendemain de la visite du sénateur de l'Illinois dans la capitale allemande. Cela n'est pas souvent arrivé que l'on se réjouisse de la venue d'un Américain par ici. C'est donc bon signe que Berlin explose de joie. Mais il est troublant que la tournée du candidat se transforme peu à peu en un voyage d'auto promulgation quasi messianique. En dépit du charme d'Obama, il y a dans ses apparitions une touche de prétention. Il se rapproche au plus près du cliché de l'oncle américain fortuné.
Les images envoient le message souhaité à la maison, note la Süddeutsche Zeitung : l'homme est apte à la présidence, il augmentera le prestige de l'Amérique dans le monde. La politique étrangère était jusqu'ici le gros point faible de Barack Obama. Au niveau international, lorsqu'il est question de guerre et de paix, les américains font davantage confiance à l'apologiste de la guerre en Irak John Mc Cain qu'à l'apôtre de la paix. Mais il ne faut pas oublier une chose, avertit la SZ : même ses positions gravées dans la pierre, Obama les oublie facilement. Le retrait complet d'Irak, par exemple, n'est plus au programme depuis longtemps.
Pour la Tageszeitung, Obama est le maître du « Nous », c'est pourquoi il est célébré comme une rockstar. Mais il est une popstar aussi parce qu'il n'est pas président des Etats-Unis.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung, enfin, commente les changements qui ont lieu à Belgrade. Le gouvernement serbe a tout d'abord arrêté le criminel de guerre présumé Rodovan Karadzic. Et maintenant le ministre des affaires étrangère se montre disposé à discuter au sujet du Kosovo. Si les discussions ont lieu, elles pourraient vite replonger dans les sables mouvants de la diplomatie. Mais le ministre ne sait que trop bien que le Kosovo est perdu. Il n'a simplement pas le droit de le dire publiquement. En tout cas la Serbie répare les pots cassés, les uns après les autres.