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Obama appelle l'Afrique à sa responsabilité

Aude Gensbittel13 juillet 2009

Les journaux allemands s’intéressent à la visite Barack Obama au Ghana. La plupart des quotidiens saluent la franchise et le ton direct du président américain.

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Le président Barack Obama s'adresse au parlement ghanéen.Image : picture-alliance/ dpa

Un frère a le droit de dire la vérité, titre la Süddeutsche Zeitung. Les Ghanéens ont accueilli Barack Obama comme un modèle et un héros dont les racines se trouvent sur le continent africain. C'est justement ce qui a permis au président américain de faire passer aussi des messages critiques. Mais il a avant tout insufflé à l'Afrique une nouvelle confiance en soi.


Barack Obama in Ghana Afrika
Barack et Michelle Obama visitent l'hôpital La General à Accra.Image : AP

Barack Obama n'est même pas resté 24 heures au Ghana, relève la Frankfurter Rundschau. En tant que fils d'un Kenyan, il aurait pu prendre plus de temps et faire l'honneur de sa visite à quelques autres pays africains. Mais le roi de la communication a su utiliser au mieux sa visite-éclair et avec son discours devant le parlement ghanéen, il a lancé un message entendu par l'ensemble du continent. Son contenu : l'Afrique est responsable d'elle-même et elle doit enfin être mieux dirigée, afin qu'on puisse aussi mieux aider le continent.


Le Caire, puis Accra : deux villes et deux grands discours qui pourraient, selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, avoir un jour dans l'histoire la même importance que le discours prononcé à Berlin par un prédécesseur de Barack Obama, Ronald Reagan, lorsqu'il avait demandé au président soviétique Mikhaïl Gorbatchev de faire tomber le Mur de Berlin. Dans la capitale du Ghana, pays qui a pris son indépendance en 1959 et qui fait partie des mieux dirigés du continent, Barack Obama s‘en est pris avec force au fatalisme très répandu en Afrique, qui voit partout l'œuvre de puissances occidentales malveillantes, une façon de se détourner de ses propres échecs. Les paroles prononcées par le président américain au Caire ont déjà trouvé un premier écho en Iran. Il serait étonnant que son appel à la fierté des Africains reste sans résonnance.


Barack Obama und John Atta Mills in Ghana Afrika
Rencontre entre le président américain et son homologue ghanéen John Atta Mills au palais présidentiel.Image : AP

Pour le Handelsblatt, le président américain a bien fait de réduire dès le départ les grands espoirs placés en sa personne et de rappeler aux Africains qu'eux seuls tenaient en main l'avenir de leur continent. Contrairement à beaucoup de stars de rock et d'hommes politiques occidentaux, pour qui l'Afrique ne peut aller mieux que grâce à de nouveaux dons financiers, Barack Obama a compris depuis longtemps que la source de tous les maux du continent se trouvait ailleurs : dans ses élites corrompues et avides de pouvoir.