Nouveau duo à la tête de l’Union Européenne
20 novembre 2009La Frankfurter Allgemeine Zeitung se demande si un sommet extraordinaire à Bruxelles était vraiment nécessaire pour cela : un homme politique belge inconnu en Europe va devenir le premier président permanent du Conseil, une femme politique britannique qui s'occupait d'éducation et de justice avant de devenir commissaire européenne au commerce va devenir chef de la diplomatie européenne et première vice-présidente de la Commission. Est-ce cela la nouvelle Europe renforcée par le traité de Lisbonne, l'Europe qui a du poids dans les grands sommets internationaux ?
La Berliner Zeitung parle d'un choix décevant. La communauté s'est choisi des dirigeants sans charisme, sans vision et sans expérience adaptée.
Pour le Tagesspiegel, la décision prise lors du sommet de Bruxelles montre comment les chefs d'Etat et de gouvernement européens se représentent les dirigeants de l'Union : flexibles, efficaces et silencieux. Il aurait pourtant été temps pour l'Union Européenne, avec ses 500 millions d'habitants, de choisir à sa tête des personnes dont la voix est entendue à travers le monde et capables d'établir une nouvelle confiance entre l'administration à Bruxelles et les citoyens. Mais visiblement l'Europe n'en est pas encore là.
La Süddeutsche Zeitung revient de son côté sur l'investiture du président afghan. Hamid Karzaï est un homme intelligent, écrit le quotidien. Il sait que malgré toutes les critiques, il n'y a pas d'alternative à sa personne pour être à la tête de l'Etat. Dans d'autres pays, l'occident aurait été indigné par les manipulations électorales et aurait pris ses distances. Mais quand il s'agit de l'Afghanistan, les ministres des affaires étrangères allemands, britanniques et américains viennent à Kaboul pour la cérémonie d'investiture d'un président controversé.
Dans son discours, Hamid Karzaï a essayé de répondre aux attentes de l'Occident, du moins avec des mots, relève die Welt. Il a promis qu'il lutterait contre la corruption et que l'Afghanistan assurerait sa propre sécurité dans cinq ans. Mais si l'on en croit l'expérience des dernières années, l'Occident ferait bien à l'avenir de rappeler ses promesses au président afghan de façon insistante.