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Niger: les divorces de plus en plus fréquents

6 janvier 2020

Au Niger, les mariages traditionnels ont du plomb dans l’aile. Les divorces ont atteint une fréquence qui interroge la société.

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Niger Tuareg mit Bauchtaschen
Image : DW/T. Amadou

"Le mariage est synonyme de patience" (Ismael Karanta)

"Unis pour de bon, dans le bonheur tout comme dans le malheur". Cette phrase est prononcée pendant tous les mariages religieux au Niger.

Si parents, amis et connaissances se félicitent de l’union de leurs enfants, celle-ci, souvent, ne dure pas. Pour diverses raisons, des problèmes surgissent au sein du couple et la médiation des leaders religieux ou coutumiers est sollicitée pour arbitrer les litiges en leur qualité de témoins des mariages. En cas de non conciliation, le divorce devient inéluctable.

"Vous savez, le mariage est synonyme de patience et il arrive que les jeunes couples n’aient pas cette qualité parce que la relation n’a pas de bases solides. Tout est basé sur le mensonge, en lien avec le matériel. Jeunes filles et jeunes hommes, tous ont leur part de responsabilité", regrette Ismael Karanta, imam à la grande mosquée Kadhafi de Niamey.

Une mère avec son  enfant dans le sud du Niger
Une mère avec son enfant dans le sud du NigerImage : DW/A. M. Amadou

Taux de divorce en hausse

En 2019, 846 divorces ont été prononcés par les oulémas à Niamey. Et encore, ce chiffre ne prend pas en compte les cas prononcés devant un juge civil.

Une fois prononcé, le divorce porte davantage préjudice à la femme qu’à l’homme, surtout si celle-ci a des enfants.

"Nous femmes, les mamans doivent faire quelque chose pour que les filles restent dans leur foyer et il faut leur enseigner qu’on se marie pour la vie mais pas pour quelque temps. Quand une fille se marie une, deux, trois et quatre fois ça ne l’honore pas ni la famille ni la société non plus", se désole Malama Zaraou, une prédicatrice.

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Répudiation

Au Niger, le mécanisme le plus connu pour mettre fin à une union est la répudiation. Celle-ci garantie à l’homme les pleins-pouvoirs décisionnels et la femme est reléguée au second plan, même si c’est elle qui demande le divorce.

Des femmes devant une pompe à motricité humaine puisant de l’eau
Des femmes devant une pompe à motricité humaine puisant de l’eauImage : DW/A. Cascais

"À la fin d’une répudiation, si c’est à l’initiative de la femme, on lui demande de rembourser le montant de la dot. C’est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur parce que la femme au Niger incarne l’image de la pauvreté. Et ça lui crée souvent des problèmes", explique Dr. Balkissa Abarchi, secrétaire générale adjointe de l’Association des femmes juristes du Niger.

Les femmes que la DW a tenté d'interroger ont refusé de s'exprimer. La raison? Evoquer son statut de divorcée en public demeure un tabou au Niger, car elles craignent d’être mises à l’écart de la société. 

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