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Les inquiétudes des travailleurs nigériens

Mahamadou Abdoulkarim
3 août 2023

Après le début de la mise en œuvre des sanctions imposées par la Cédéao, Niamey risquerait de ne pas pouvoir payer les salaires des travailleurs dans les mois à venir.

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Circulation dans une artère de Niamey, la capitale, le 2 août 2023
Circulation dans une artère de Niamey, la capitale, le 2 août 2023 Image : REUTERS

La Cédéao, présidée par le président nigérian Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey. Elle a donné jusqu'à dimanche aux putschistes pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions, sous peine d'utiliser  "la force".

Le Nigeria a déjà commencé à appliquer ces sanctions en coupant son approvisionnement en électricité au Niger, qui dépend énergétiquement à 70% de son voisin.

La tension financière met à rude épreuve les banques primaires qui risquent dans un bref délai de ne pas pouvoir payer les salaires des fonctionnaires. Le secrétaire général des contractuels de l’enseignement de base, Laouali Issoufou s’inquiète et met en garde les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum. 

Le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tchiani
Le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tchiani Image : ORTN/Télé Sahel/AFP/Getty Images

 "Notre inquiétude, est ce que ces militaires vont continuer à payer les salaires continuellement comme avant ? Les gens ont oublié depuis des décennies cette affaire des arriérés. Les nigériens ont mis ça derrière eux. Pour leurs intérêts, pour que ces autorités puissent rester tranquille, il faut qu’ils fassent tout, tout je dis bien pour au moins garder les salaires", suggère Laouali  Issoufou.

Des propos qui ne rassurent pas

Répondant aux représentants des travailleurs que sont les centrales syndicales, le général Abdourahamane Tchiani a reconnu les difficultés auxquelles les Nigériens devront faire face dans les jours et mois à venir.

Le chef de la junte a appelé les travailleurs à consentir des sacrifices, le temps que l’orage qui plane sur le pays se dissipe. Mais ces propos ne rassurent pas la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN), la seule centrale syndicale à avoir condamné le coup de force militaire. 

Les explications d'Abdoulkarim Mahamadou

À en croire son secrétaire général, Djibrilla Idrissa, "les prochains jours seront vraiment difficiles. Il est demandé à l’ensemble des nigériens de se préparer pour les sacrifices, sans dire précisément quels sont les sacrifices attendus des travailleurs. Nous n’allons pas accepter que nos intérêts matériels et professionnels soient piétinés. Quel qu’en soit le régime qui est en place, nous allons exiger de lui, le paiement régulier des salaires."  

Malgré le soutien dont elle dit bénéficier des populations, la junte militaire aurait du mal à contenir la tension sociale lorsque les caisses de l’Etat seront totalement vides et que la communauté internationale continue de serrer davantage la visse.