Négociations en coulisses à Kampala
13 novembre 2013L'accord est censé mettre fin à plus de 18 mois de conflit dans l'est de la RDC. Les deux parties sont toujours à Kampala. Notre correspondante Aimie Eliot a rencontré le chef du M23, Bertrand Bissimwa, à la suite de sa première rencontre depuis l'échec de la signature avec le facilitateur ougandais.
Convoqué hier soir par la médiation, Bertrand Bisimwa a insisté sur son désir de signer l’accord prévu depuis le 4 novembre. Pour lui, pas besoin de retourner sur la table des négociations, le texte a déjà été validé, la balle se trouve donc dans le camp de la RDC.
« Pour nous ce n'est pas l'intitulé qui pose problème. C'est une question de principe. Nous sommes accordez avec le gouvernement sur texte qui a un titre et un fond. Et nous avons donné notre parole qu'aucune des parties ne va y revenir. Nus avons pris des engagements devant la communauté internationale. Le Gouvernement en a fait de même devant la SADEC au cours de la réunion du 5 novembre dernier à Pretoria et nous pensons que ce principe là doit être respecté. »
Manque de volonté politique
Bertrand Bisimwa pointe du doigt le pas en arrière du gouvernement, qui cherche selon lui à se débarrasser du M23, plutôt que de régler les causes profondes du conflit. « Si nous créons un précédent dans le tripatouillage d'un accord, d'un document sur lequel nous nous sommes accordés, qu'adviendra-t-il de la mise en oeuvre ? Nous n'avons plus besoin de la guerre dans notre pays. Nous avons besoin de la paix. Nous avons besoin de nous réconcilier et c'est cela que le gouvernement devrait faire au lieu de dire 'je mets fin au M23 parce que tout simplement j'ai gagné la guerre'. Nous, nous disons 'vous gagnerez la guerre si vous résolvez les causes profondes du conflit'.
Le chef politique du M23 souligne également la « stratégie traditionnelle » de Kinshasa qui consiste à « péréniser les problèmes » et vise « à régler les questions des symptômes et non des causes profondes du conflit ».
« Nous avons la crainte que demain ou après demain, d'autres comme nous nous succèdent en se servant des mêmes causes », conclut Bertrand Bisimwa.
Dissonnances au sein du M23
Ce matin, le chef de médiation ougandaise, Ofwono Opondo a déclaré que ce qu’il manque aujourd’hui, c’est surtout une volonté politique des deux côtés. Or, selon lui, il devient urgent d’envoyer un message de conciliation à la population congolaise. Et de montrer au monde, qu’un accord politique, cela existe aussi en RDC.