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Myopies européennes

20 avril 2011

Pour des questions de politique intérieure, les Etats entravent la construction européenne. Les grandes capitales sont celles qui freinent le plus fort, oubliant que l’Europe n’est constituée que de petits pays.

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Le président Nicolas Sarkozy lors du dernier Sommet européen du 25 mars
Le président Nicolas Sarkozy lors du dernier Sommet européen du 25 marsImage : dapd

La crise crée un repli sur soi, un repli des Etats sur leurs intérêts personnels et ce retour au chacun pour soi sans même savoir si Dieu sera pour tous sur un continent aussi sécularisé que l’Europe, se fait aux dépens de l’Europe ou du moins de l’idée généreuse que s’en faisaient les pères fondateurs : Jean Monnet, Robert Schuman, Altero Spinelli ou Paul-Henri Spaak. L’ancien ministre des Affaires étrangères français, Robert Schuman, qui avec sa déclaration du salon de l’Horloge, le 9 mai 1950, lança l’idée d’une Communauté européenne du Charbon et de l’acier (CECA), l’ancêtre de la CEE puis de l’Union européenne, estimait pour sa part que « l’Europe se fera par des réalisations concrètes, créant une solidarité de fait ».

C’est pourquoi l’Europe a commencé par l’économie avant la politique. Les pères fondateurs savaient bien que l’Europe ne marcherait pas si elle débutait par la politique. Les égoïsmes des

Guy Verhofstadt (centre) entouré du président Herman Van Rompuy et du président du groupe conservateur Joseph Daul
Guy Verhofstadt (centre) entouré du président Herman Van Rompuy et du président du groupe conservateur Joseph DaulImage : picture-alliance/dpa

Etats, même après le désastre de la seconde guerre mondiale, étaient encore trop marqués. Cinquante ans plus tard c’est la même chose mais en pire : La crise économique marque le retour de l’égoïsme et un manque d’intérêt pour ce qui était la construction européenne à ses débuts. Alors, a-t-on perdu le fil rouge de l’Europe ?

C’est ce que déplore de l'ancien Premier ministre belge et président du groupe Libéral au Parlement européen, Guy Verhofstadt.

La révolte des expulsés

Le chômage en Espagne a atteint un nouveau record au mois de mars. Il touche 4,33 millions de personnes. Conséquence de cette situation dramatique et de l'explosion de la bulle spéculative, de nombreuses familles, espagnoles mais aussi immigrées, ne peuvent plus payer leurs crédits et sont menacées d’expulsion car leurs appartement sont saisis par les banques. Pire, ces familles sont endettées à vie car une loi très particulière en Espagne permet de saisir l’appartement et en plus de continuer à réclamer les dettes.

Face aux expulsions qui se multiplient, la société s’organise. La fédération des victimes de l’hypothèque, devenue le porte-voix des milliers de chômeurs qui se voient saisir leur logement, organisent des manifestations et surtout s’interposent lorsque la police vient expulser les familles endettées.

Reportage de notre correspondant Henry de Laguérie à la Molina, une petite ville près de Murcia dans le sud de l’Espagne. Ce matin là, une famille endettée doit être délogée, mais les manifestants s’interposent

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot