Mission remplie pour Bill Clinton
5 août 2009
Il était impensable que l'on envoie un ex président des Etats-Unis, qui plus est de la notoriété d'un Bill Clinton, sans que le succès de la mission soit assuré. La visite en elle-même n'a duré que 24 heures. Elle a permis de récupérer les deux journalistes Laura Ling et Euna Lee arrêtées à la mi mars à la frontière sino-coréenne. Elles sont en bonne santé.
Mais l'orchestration de cette visite en a fait également un succès pour la Corée du nord. Dès l'arrivée de l'ancien président, le ton était donné: l'accueil de Bill Clinton à l'aéroport de Pyongyang par le vice-président de la chambre du peuple et le vice ministre des affaires étrangères a montré l'importance que la Corée apportait à cet hôte, pourtant officiellement "en mission humanitaire purement privée". La Corée du nord est en effet plus isolée que jamais. Elle a été condamnée par l'ONU en avril dernier pour un tir de fusée. Elle a donc quitté les négociations à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne et, qui plus est, elle a procédé en mai dernier à un second essai nucléaire. D'où l'importance donnée à cette visite de très haut rang - puisque Bill Clinton est le mari de l'actuelle secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Elle a permis au chef de l'Etat coréen, le dictateur Kim Jong Il, de rencontrer Bill Clinton, ce que l'agence de presse officielle a immédiatement fait savoir.
A 67 ans Kim Jong Il victime d'une attaque cérébrale, veut en effet montrer qu'il tient toujours les rênes du pouvoir, un pouvoir qu'il a d'ailleurs décidé de léguer à son fils cadet. Et cette visite pourrait peut-être, calcule-t-il sans doute, être un premier pas vers l'ouverture de négociations bilatérales. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a,quant à elle, fait savoir depuis Nairobi, que les relations avec Washington dépendent de Pyongyang: soit ils continuent les actions provocatrices, soit ils reprennent les discussions à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Mais le dernier mot n'est peut-être pas dit.