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Mesures prises par Macron : qui va payer la facture ?

11 décembre 2018

Au cours d’une allocution télévisée lundi soir, le président français a fait une série de promesses économiques et sociales pour calmer la colère des "gilets jaunes".

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Frankreich Paris - Emmanuel Macron trifft sich mit Vertretern von Gewerkschaften, Arbeitgeberverbänden
Image : Reuters/Y. Valat

"Macron doit engager une vraie reforme de l'Etat" (Pierre Maurin, spécialiste des questions économiques)

Emmanuel Macron a annoncé une hausse de 100 euros par mois pour les employés payés au SMIC, le salaire minimum. Cette mesure était déjà prévue dans le budget 2019 de l’Etat français.

Autre annonce, l’annulation d’une taxe pour les petites retraites, en dessous de 2.000 euros mensuels, ainsi que la défiscalisation des heures supplémentaires. 

Yves Pozzo di Borgo: "la France va se surendetter"

Le coût global de ces annonces est estimé à 10 milliards d’euros. Selon l’ancien sénateur Yves Pozzo di Borgo, c’est l’Etat qui devra prendre en charge ce budget supplémentaire, en partie grâce au surendettement. 

Le spécialiste des questions économiques, Pierre Maurin, pense pour sa part que l’augmentation des déficits publics risquera alors de s'inscrire au-delà de la barre des 3% exigée par l’Union européenne. 

Il préconise donc une diminution des dépenses publiques pour éviter les réprimandes de Bruxelles.

"C'est vrai que cela va creuser à très court terme le déficit public. Ensuite, ce que doit faire le président et sa majorité, c'est engager une vraie reforme de l'Etat et s'engager vers une baisse des dépenses publics. Et pour travailler sur la baisse des dépenses publics, il faut faire une reforme de l'Etat. Parce qu'il y a souvent des postes de fonctionnaires qui peuvent être en doublon, entre l'Etat et les collectivités locales, et ça permettra de vraiment baisser les dépenses publiques", propose M. Maurin. 

 

L'impôt sur la fortune continue de diviser 

Beaucoup de représentants des "gilets jaunes" déplorent que le président français ne soit pas revenu sur la suppression de l’impôt sur la fortune qui est l’une de leurs revendications. Car, estiment-ils, c’est la classe moyenne qui paie pour tout le monde. Une position que partage aussi, Emmanuel Dupuy,  président de l'IPSE, Institut Prospective et Sécurité en Europe. (Vous pouvez écouter l'interview qu'il a accordée à la DW). 

Emmanuel Dupuy (président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe) : "j'ai été convaincu à moitié"

Dietrich Thomas : "C’est aussi aux plus fortunés de contribuer à la justice sociale"

"C’est une question de justice sociale. On ne peut pas toujours demander aux plus démunis de faire les efforts. On ne peut pas demander toujours à ceux qui arrivent à peine à boucler leur fin de mois, à ceux qui arrivent à peine à mettre du gasoil dans leur véhicule de faire des efforts. C’est aussi aux plus fortunés de contribuer à la justice sociale. On peut réussir à consolider justice sociale et justice écologique", explique l'écrivain Dietrich Thomas.

Selon l’ancien sénateur Yves Pozzo di Borgo, le rétablissement de la justice sociale, par une imposition des plus fortunés, permettrait de rééquilibrer le budget de l’Etat, et ainsi améliorer les conditions de vie des français.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona