Menaces sur l'espace Schengen
20 avril 2012La Süddeutsche Zeitung s'inquiète d'une lettre commune des gouvernements français et allemand réclamant le droit de rétablir les contrôles à leurs frontières pendant 30 jours s'ils l'estiment nécessaire, par exemple pour des raisons de sécurité. Ce projet est dangereux, écrit le journal. L'Allemagne et la France font partie de l'espace Schengen, qui prévoit une libre circulation des personnes et des biens. À quoi bon des frontières ouvertes si cette ouverture est soumise à condition? À quoi bon une liberté de circulation européenne si les gouvernements peuvent en disposer comme bon leur semble? Pour la Süddeutsche, ce genre de repli nationaliste ne fait qu'attiser le succès des partis anti-européens, populistes et extrémistes.
La Conférence sur l'Islam, un rendez-vous manqué ?
Le quotidien de Munich publie par ailleurs un commentaire sévère sur la rencontre entre les communautés musulmanes d'Allemagne et des représentants de l'Etat, hier à Berlin. La "Conférence sur l'Islam" est cliniquement morte, juge ainsi le journal, en évoquant l'attitude très ambiguë du parti conservateur à l'égard des musulmans.
Pour die tageszeitung, le problème est que le ministre allemand de l'Intérieur porte en réalité peu d'intérêt aux préoccupations des musulmans d'Allemagne. Hans-Peter Friedrich voulait parler des salafistes qui distribuent des corans dans les villes, il a obtenu une condamnation de la violence domestique et des mariages forcés, des problèmes que lui considère importants mais qui ne correspondent pas au quotidien d'une majorité de musulmans.
Course à l'armement en Asie
Une "dynamique dangereuse", voilà comment la Frankfurter Allgemeine Zeitung résume le succès du lancement du premier missile nucléaire intercontinental indien. Evidemment, il y a une certaine logique à ce que l'Inde essaie de rattraper son voisin chinois sur le plan militaire. Mais la course à l'armement qui semble gagner du terrain en Asie est inquiétante. D'autant que l'Inde ne cache même plus son ambition de se poser en contrepoids de la Chine. La première réaction officielle de Pékin a été plutôt calme, mais on peut être sûr que ce n'est pas son dernier mot, juge le quotidien.
Il se passe beaucoup de choses en ce moment sur l'échiquier asiatique, observe Die Welt. Pour l'instant la structure fondamentale de l'échiquier est stable : chacun des grands pays asiatiques joue sa partie et les Etats-Unis sont toujours la plus grande puissance maritime. Mais ce système repose sur la réciprocité et il ne peut pas être durable. Car contrairement à la Guerre Froide, explique le journal, on a là un modèle multipolaire sans aucun contrôle des arsenaux.
Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Philippe Pognan