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Marée noire : BP va payer

4 mai 2010

A la Une : la marée noire qui menace les côtes américaines depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon. Les éditorialistes commentent notamment l'annonce de BP de prendre en charge les coûts de la marée noire.

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Depuis le naufrage de la plateforme le 21 avril, 800.000 litres de mazout se déversent quotidiennement dans le Golfe du MexiqueImage : AP

British Petroleum assume la responsabilité financière du désastre. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, c'est la seule réaction acceptable de la part de la compagnie qui, certes, n'exploitait pas directement la plateforme, mais qui est propriétaire de la licence de forage. Les causes de l'accident ne seront sans doute jamais élucidées. Mais pour la FAZ il faut en tirer des conséquences : cette catastrophe montre que malgré tous les progrès techniques, l'industrie pétrolière n'est pas en mesure de prévenir les risques liés à une exploitation de plus en plus difficile du pétrole.

Flash-Galerie USA Ölkatastrophe Golf von Mexiko
Pour l'instant, des barrages flottants tentent d'enrayer la progression de la nappe de pétroleImage : AP

Les prochaines semaines vont être décisives pour la réputation de BP, estime Die Welt. La compagnie pétrolière a une dernière chance de faire ses preuves si elle investit vraiment tous ses moyens - financiers et techniques - pour empêcher que le Golfe du Mexique ne soit frappé par la pire catastrophe écologique de l'histoire industrielle des Etats-Unis. La seule façon pour BP de ne pas perdre complètement la face serait de réussir à colmater les fuites ou à installer des réservoirs capables de recueillir le pétrole. Si elle n'y parvient pas rapidement, la compagnie n'aura plus qu'à changer de nom.

Obama / USA / Ölpest
Barack Obama a pris les choses en mainImage : AP

La Fuldaer Zeitung souligne la fermeté avec laquelle Barack Obama a sommé le groupe pétrolier de prendre ses responsabilités. Il est possible que le président américain tente seulement de répondre à ceux qui lui reprochent de ne pas avoir réagi suffisamment tôt à la catastrophe. Mais il se peut aussi que le gouvernement américain soit en train de changer radicalement d'attitude envers une industrie pétrolière jusqu'ici courtisée, mais qui s'avère aujourd'hui, au sens propre du terme, un modèle à la dérive.

La tageszeitung estime que Barack Obama est victime de son opportunisme. Il y a tout juste un mois, il avait donné son feu vert à de nouveaux forages au large des côtes américaines. Ce qui a été à l'époque interprété comme une consession envers l'opposition conservatrice afin de faciliter l'adoption de réformes climatiques s'est transformé en boomerang politique, selon la taz. C'est néanmoins une bonne leçon pour le président américain qui pourrait même tourner cette crise à son avantage. S'il trouve les bonnes réponses, Barack Obama pourrait réussir à faire comprendre aux Américains la nécessité d'une véritable politique environnementale.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Konstanze vn Kotze