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Rapprochement entre Bamako et les groupes armés du nord

24 juillet 2023

La libération, il y a une semaine, des combattants de la CMA a fait suite à la visite à Kidal du colonel Modibo Koné, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité d’État.

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La CMA a suspendu, fin décembre 2022 sa participation aux mécanismes de mise en oeuvre de l'accord d'Alger
La CMA a suspendu, fin décembre 2022 sa participation aux mécanismes de mise en oeuvre de l'accord d'AlgerImage : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images

La libération de ces prisonniers a fait suite à la visite, quelques jours plus tôt à Kidal, du colonel Modibo Koné, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité d’État, les services de renseignement maliens. 

La libération des combattants de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) est perçue par plusieurs analystes comme un signe d'apaisement. Tout comme la visite surprise du patron du service des renseignements maliens à Kidal, sous contrôle de ces ex-rebelles. 

Des signes qui pourraient constituer la première étape visant à relancer le processus de paix issu de l'accord d'Alger, un accord actuellement au point mort. Joint par la DW, un des responsables des groupes signataires de cet accord souhaite avoir plus de garanties quant à sa mise en œuvre. Car, a-t-il ajouté, la nouvelle Constitution adoptée lors du référendum du 18 juin dernier ne prend pas en compte les dispositions de l'accord d'Alger. Les groupes armés membres de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA)exigent aussi une clarification du discours des autorités maliennes qui ont jusque-là parlé d'application "intelligente" de l'accord d'Alger.

Etienne Fakaba Sissoko est chercheur au Centre d'analyses politiques, économiques et sociales du Mali. Il juge lui aussi flou ce concept d'application "intelligente" de l'accord d'Alger.

Le premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga
Le premier ministre de transition Choguel Kokalla MaïgaImage : Adam Diko

Pour lui, "c'est un concept qui a été prononcé pour la première fois par le Premier ministre de la transition (Choguel Kokalla Maïga) en 2021. Mais, depuis, ce concept n'a pas été suffisamment développé pour que l'on sache quels sont les contours justement de cette mise en œuvre intelligente. On aurait pu se dire qu'avec le référendum, avec l'écriture d'une nouvelle Constitution, qu'on aurait pu entrevoir les dispositions issues de l'accord intégré dans ce nouveau document."

Lendemains prometteurs

Selon Paul Oula, analyste des questions sécuritaires, l'implication du chef des renseignements malien augure de lendemains prometteurs dans le cadre de la décrispation des relations difficiles entre les deux parties.

Sidi Brahim Ould Sidati a signé l'accord d'Alger en juin 2015 pour le compte de la CMA
Sidi Brahim Ould Sidati a signé l'accord d'Alger en juin 2015 pour le compte de la CMAImage : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images

Il explique qu'"à travers cette visite du chef des renseignements, les négociations se passeront entre les maliens, sans intermédiaire. Et il y a de fortes chances que les parties  parviennent à un compromis pour essayer de débloquer la machine qui était en panne depuis un bon moment."

Fin décembre 2022,la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA)avait suspendu  sa participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord de paix d'Alger. Elle fustigeait "l’absence persistante de volonté politique" des militaires au pouvoir. Un mois plus tard, elle s'était retirée de la commission chargée de finaliser le projet de nouvelle Constitution.

Selon nos informations, les ex-rebelles irrédentistes ont exigé  la fin des manœuvres jugées "provocatrices" de l’armée malienne. Ils font allusion au survol de la ville de Kidal, en avril dernier, par un avion militaire malien. Un survol effectué  à la veille de la célébration du 11e anniversaire de la proclamation d’indépendance de l’Azawad.