L’Université de Duisbourg-Essen, pur produit de la réforme de l’éducation
11 octobre 2010La fondation d’une université à Essen en 1972 – l’Université-Gesamthochschule Essen – relevait d’une volonté politique : le gouvernement régional de l’époque dans le Land de Rhénanie du nord-Westphalie voulait, par le biais de la Gesamthochschule Essen et de l’ouverture d’autres établissements d’enseignement supérieur, contribuer au changement structurel du bassin industriel de la Ruhr, c’est-à-dire le passage de l’ère des mines de charbon et des aciéries à celle, plus moderne, des services. Dès le départ, un centre hospitalier universitaire (CHU) et une école de pédagogie ont été intégrés à la nouvelle université.
Le site d’Essen
De l’eau a coulé sous les ponts depuis l’époque de la Gesamthochschule des débuts, située dans un vieux quartier ouvrier en marge du centre-ville d’Essen. Désormais, l’établissement est moderne et mise sur quatre spécialités principales : les nanotechnologies, la médecine génique, l’avenir des systèmes urbains et la recherche empirique sur l’éducation.
En cours de route, la Hochschule d’Essen a fusionné en 2003 avec l’université voisine de Duisburg. Au semestre d’hiver 2008/2009, 30 000 étudiants étaient inscrits, dont 19 000 sur le site d’Essen. Les deux moitiés de l’établissement se partagent les tâches comme suit : Duisburg forme essentiellement des ingénieurs, des économistes et des spécialistes en sciences naturelles alors qu’à Essen, on trouve surtout de futurs enseignants et futurs médecins.
Les amateurs de disciplines plus littéraires et de culture, eux, se partagent entre Duisburg (gestion) et Essen (sciences humaines).
Le campus d’Essen
L’Université d’Essen est conçue, à l’instar d’autres anciennes Gesamthochschulen de la région comme à Wuppertal ou à Siegen, comme un grand ensemble de bâtiments. Contrairement aux modèles d’autres villes plus petites à tradition universitaire (telles que Göttingen ou Heidelberg) où les facultés sont dispersées géographiquement, à Essen, tout se trouve au même endroit, à l’exception du CHU.
Au premier abord, ces gros blocs de béton imbriqués les uns dans les autres, leur architecture aux nombreux couloirs, escaliers et ascenseurs peuvent paraître rebutants. Leur avantage, c’est que les distances y sont courtes et que l’infrastructure est bonne, et il n’y a pas à marcher longtemps pour aller des salles de cours à la bibliothèque, au restau universitaire ou à la cafétéria.
Alexandra Narozhnaya, étudiante russe en échange à Essen où elle étudie l’allemand, se sent bien dans « son » université : « Quand je ne trouve pas quelque chose, je demande à mes camarades allemands de m’aider et ils le font volontiers », raconte-elle. Elle a ainsi fait plusieurs belles rencontres : « Nous nous retrouvons avant les cours à la cantine ou dans la cafétéria pour réviser. Au début, on ne parle que des cours mais rapidement, on aborde aussi des sujets plus personnels. »
« Universitätsallianz Metropole Ruhr »
Après la fusion de 2003, c’est en 2007 que l’Université Duisburg-Essen a fait son plus grand pas en avant, en se joignant aux deux autres grandes universités de la Ruhr, Bochum et Dortmund, au sein de l’Alliance universitaire des métropoles de la Ruhr (UAMR), qui réunit 89 000 étudiants et 1250 enseignants mus par une même volonté d’apprendre et de faire des découvertes. Les étudiants d’Essen peuvent ainsi récolter des « Credits Points » (crédits d’équivalence) dans les établissements de Duisburg, Dortmund ou Bochum. Pour ce faire, pas besoin de quitter leur ville : le projet commun est mené essentiellement via internet, les étudiants peuvent donc rester confortablement installés à la maison devant leur ordinateur.
Auteur : Svenja Üing
Edition : Naïma Guira