L'Union européenne face à la crise gazière
6 janvier 2009L'Union européenne n'en est pas à sa première crise du gaz. En 2006, déjà, un différend similaire entre la Russie et l'Ukraine avait fortement perturbé l'approvisionnement de plusieurs pays européens. Nous voilà en 2009 et Bruxelles se voit de nouveau obligé de prendre la situation au sérieux comme l'explique Ferran Tarradellas, porte-parole du commissaire européen à l'énergie:
„La situation s'est dramatiquement aggravée cette nuit. Les livraisons de gaz qui transitent par l'Ukraine ont très fortement diminué. Cela signifie que nous devons complètement revoir notre position"
L'Europe centrale est la première victime collatérale du conflit entre l'Ukraine et la Russie. Bulgarie, Macédoine, Grèce entre autres, ne recoivent plus rien depuis ce matin. Mais en Allemagne aussi, on a tiré la sonnette d'alarme: le groupe spécialisé dans l'énergie, E.O.N., a affirmé que le gaz russe transitant par l'Ukraine serait coupé dans la journée. Et pourtant Kiev et Moscou avaient promis, selon Ferran Tarradellas, que leur différend n'affecterait pas les livraisons vers le reste de l'Europe:
„Les plus hauts représentants des deux pays ont garanti à la Commission européenne que la querelle n'aurait pas d'impacts sur les livraisons vers l'Union européenne. Si les deux parties veulent conserver leur crédibilité, ils doivent absolument tenir leurs engagements et ce quelques soient les circonstances"
L'Union européenne se retrouve à nouveau dans une position diplomatique difficile, entre ceux qui, comme l'Allemagne et la France veulent préserver les relations avec la Russie, considérée comme un fournisseur de premier ordre et les autres, en particulier les nouveaux Etats membres, dont la République tchèque qui préside l'Union européenne, souhaitent plus de fermeté à l'égard de Moscou. Mais même la République tchèque justement en la personne de son Premier ministre Mirek Topolanek, sait que l'influence de Bruxelles est limitée:
„Nous pouvons exiger de l'Ukraine et de la Russie qu'elles s'assoient de nouveau à la même table mais sincèrement je ne vois pas bien comment faire plier la Russie. Nous pouvons seulement insister pour que les traités soient respectés"
Les appels de Bruxelles semblent cependant avoir porter leurs fruits puisque Kiev et Moscou ont annoncé qu'ils étaient prêts à reprendre les négociations, jeudi prochain.