L'UE accroît son aide à la Centrafrique
12 juillet 2013L'annonce de cet appui de l'UE a été faite par la Commissaire européenne à l'Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, qui s'est rendue sur place à Bangui avec la sous-secrétaire générale de l'ONU, Valérie Amos. Trois mois après la prise de pouvoir par l'ex-rébellion Séléka, les humanitaires estiment que la situation est préoccupante.
Un appui indispensable
Eviter que la Centrafrique ne sombre dans le chaos, c'est l'une des principales raisons ayant poussé l'Union européenne à prendre la décision d'accroître son aide au pays. Le déblocage de huit millions d'euros supplémentaires annoncé, devrait porter à 20 millions l'aide d'urgence de l'UE à la Centrafrique depuis début 2013.
Cette aide vise à mettre un frein à la situation de détérioration que connaît le pays et l'Union Européenne compte sur d'autres donateurs, comme l'explique David Sharrock, porte-parole de la Commissaire chargé des affaires humanitaire de l’Union Européenne. « On sait que ce qu'on vient d'annoncer n'est pas suffissant et on espère que les autres donnateurs vont aussi répondre. On ne pose pas de conditions sur les fonds, puisqu'on travaille avec nos partenaires traditionnels, on évalue continuellement le travail qu'ils font sur le terrain. »
Mardi, cinq ONG françaises présentes sur le terrain avaient attiré l'attention sur la détérioration de la situation humanitaire dans le pays. Pour André Munger, responsable des programmes à Médecins sans frontières, la décision de l'UE est une réaction à leur action « C'est déjà un résultat qui démontre qu'il y a une prise de conscience qu'il y a un problème chronique et que peut être enfin la crise silencieuse va commencer à disparaître. »
Une situation humanitaire inquiétante
À en croire le Représentant spécial de l'ONU en Centrafrique, Babacar Gaye, l'aide internationale est toutefois conditionnée. Le nouveau régime centrafricain devra lutter contre l'impunité dont bénéficient les combattants auteurs d'exactions contre la population. Si les autorités annoncent une amélioration progressive sur le plan sécuritaire ce n'est pas encore le cas sur le plan humanitaire, comme l'explique André Munger.
« Par exemple sur le paludisme, il y a beaucoup plus de cas que les années passées, et ce qu'on craint avec les pluies c'est qu'il y ait un pic beaucoup plus important cette année parce que les gens n'ont pas eu accès aux structures de santé. »
Actuellement la situation serait relativement calme dans la capitale Bangui, mais dans la plupart des régions elle demeure instable faute d'administration.