Lorsqu'il faut faire un choix
1 septembre 2008Le bancassureur allemand Allianz va vendre sa filiale bancaire Dresdner Bank à la Commerzbank. Enfin le rêve de l’ex-chancelier Gerhard Schröder se réalise, se réjouit die Welt : à côté de la Deutsche Bank, il fallait un autre géant qui puisse jouer dans la cour des grands à l'échelle européenne. Tout porte à croire que la Commerzbank avec Allianz comme actionnaire principal sera un succès. Il faut penser à l’avenir. C’est pourquoi il faudrait également légiférer. Non seulement pour les exportateurs qui veulent être soutenus par les banques étrangères. Mais aussi parce qu’une économie sans banque puissante perd du poids au niveau international. Et à la longue, sans banque puissante, il n’y a pas de sécurité de l'emploi.
La Süddeutsche Zeitung, pour sa part, est bien moins enthousiaste. Elle se dit même effrayée par le nombre de suppressions d’emplois prévus après ce rachat : 9000, plus d’un poste sur dix. Les syndicats sonnent l’alarme et ils font bien. Ils avaient même la possibilité de stopper ça. Leurs membres font partie des comités de surveillance d’Allianz et des deux banques en question. Mais quelle aurait été l’alternative ? Sans fusion, reconnait le quotidien, les deux établissements risquaient d’être absorbés par les banques étrangères, là aussi des postes auraient été supprimés, peut-être même encore plus rapidement.
Les soldats allemands sont-ils responsables de la mort d’une civile afghane et de ses deux enfants ? Se sont-ils mal comportés ou ont-ils été particulièrement agressifs ? Ces questions ne sont pas pertinentes selon la Tageszeitung. Le débat sur cet incident survenu jeudi dernier dans la province de Kunduz ne sert aux politiques du parlement et du gouvernement que pour faire diversion, pour faire oublier leur propre responsabilité. Depuis 2002, ils ont effectivement toujours appuyé et étendu l’engagement de la Bundeswehr en Afghanistan, ils sont donc responsables de ce qui s’y passe. Et sans un changement fondamental de stratégie concernant la mission internationale dans ce pays, le nombre de soldats et de civils tués continuera d’augmenter.
Tout autre avis du côté de la Frankfurter Allgemeine Zeitung : ceux qui sont critiques ont certes raison lorsqu’ils réclament un renforcement de la reconstruction. D’autres, en revanche, veulent la fin de la guerre, des manifestations sont d’ores et déjà prévues pour le mois à venir. Mais celui qui souhaite une telle chose, avertit la FAZ, accepte la reprise du pouvoir par les taliban extrémistes.