L'Irlande à la tête de l'Union européenne
2 janvier 2013Chômage, misère et émigration ont longtemps été le lot des Irlandais. Les années 1990, celles du boom économique acheté à crédit, celles où l'Irlande était surnommée le "Tigre celtique", ont effacé la dureté de cette époque. Mais depuis l'effondrement brutal de leur banques, les Irlandais ont renoué avec la pauvreté et l'émigration.
Six budgets de rigueur en échange d'une aide de 85 milliards d'euros financés par la Troïka, (le FMI, l'UE et la BCE), un chômage qui caracole au-dessus de 14%... la pauvreté gagne du terrain en Irlande, jusque dans les classes moyennes. Le dernier tour de vis décidé par le gouvernement prévoit des coupes dans les budgets de la santé et des affaires sociales et un nouvel impôt. Le nombre de personnes dans le besoin augmente et la population est, d'après les experts, "fatiguée de l'austérité".
Croissance timide
De son côté, le gouvernement a pour ambition d'être le premier pays de la zone euro à sortir de son plan d'aide, avant la Grèce ou même le Portugal. Les efforts produisent en effet leurs premiers fruits : l'Irlande a pu emprunter de l'argent sur les marchés financiers et renoue timidement avec la croissance.
Mais avec un taux de 0,2% au troisième trimestre, c'est une croissance bien timide et hésitante. Le pays voudrait donc renégocier sa dette bancaire pour alléger son fardeau.
Des emplois pour les jeunes
Et puis surtout Dublin estime qu'il faut dynamiser la croissance au niveau européen. Avec par exemple la création d'emplois pour les jeunes, premières victimes du chômage en Europe. Dublin veut également développer l'économie numérique, en renforcant la sécurité des transactions. Dans cette optique, une "Assemblée du numérique" sera réunie fin juin.
Enfin, dans la tradition anglo-saxonne, Dublin veut libéraliser le commerce : des négociations vont s'ouvrir entre l'UE et le Japon pour un accord de libre échange. Elles devraient servir de modèle pour des négociations avec les États-Unis. Reste que la présidence de l'Union européenne est bien un honneur mais ne donne guère de leviers pour peser sur les décisions qui sont en réalité prises entre les chefs de gouvernement.