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"Les Congolais doivent se retrouver autour d’une table"

18 septembre 2018

En prison depuis 2015, l'opposant congolais Paulin Makaya été libéré le lundi 17 septembre, quatre jours après la décision de justice ordonnant la fin de sa détention. Il avait été condamné pour avoir organisé, en octobre 2015, une manifestation non autorisée contre le référendum ayant permis au président Denis Sassou Nguesso de se présenter à nouveau à la présidentielle de mars 2016.

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DW : À quoi ressemblaient vos conditions de détention ?

Paulin Makaya : J’ai passé près de trois ans, notamment 1.100 jours, à la maison d’arrêt de Brazzaville. Les conditions, comme vous le savez, dans nos prisons sont calamiteuses. Ce sont des conditions difficiles. J’étais sur une mousse à même le sol pendant ces jours. Mais le plus important c’est son peuple. Ce que j’ai fait c’est pour mon peuple.
 
DW : Vous avez été condamné pour avoir organisé une manifestation non autorisée contre le référendum qui a permis au Président Denis Sassou-Nguesso de se représenter et de remporter les élections. Que comptez-vous faire maintenant ? 
 

Je suis un défenseur des Droits de l’homme. Quand je suis rentré au Congo le 30 juillet 2014, dans ma valise il n’y avait que la paix l’amour et la démocratie. J’avais dit que je me battais pour qu’on ne change pas la constitution et jusqu’à présent nous avons posé des actes politiques. Je m’attendais à des solutions politiques. Malheureusement, j'ai eu autre chose : l’emprisonnement. Je suis rentré au Congo, j’ai seulement fait une année dehors et trois ans en prison. Vous voyez : 17 ans en exil et trois ans prison. Donc 20 ans. Je ne peux pas abandonner la politique. La politique c’est ce que nous devons faire pour libérer notre peuple. Ceux qui ont l’exclusivité du pouvoir doivent le savoir : l’heure est arrivée pour que les Congolais se retrouvent autour d’une table pour apporter, enfin, la paix  et le développement à cette population qui souffre, y compris de la misère la plus absolue. 
 
DW : Vous proposez un dialogue inclusif pour sortir le pays de la crise. Est-ce que vous avez changé de discours ?
 
Je ne pense pas avoir changé de tonalité. Je ne changerais pas de discours politique parce que chez nous à l’UPC, ce qui nous préoccupe c’est une politique d’apaisement parce que l’UPC n’est pas une école de violence et de guerre, c’est une école de paix, d’amour et de symbiose intercommunautaire.
 
DW : Le président Sassou Nguesso est toujours à la tête du pays. Quel est votre combat ?
 
Il faut maintenant qu’il sache que le pays est un patrimoine commun. Le Congo n’appartient pas à un individu, ni à un clan ni à une famille. Le Congo appartient aux enfants du Congo du nord au sud, de l’est à l’ouest en passant pas le centre. Et nous aussi avons droits au chapitre.