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L'Espagne prend la tête de l'Europe

8 janvier 2010

L’Espagne débute sa présidence tournante de l’Union et va devoir cohabiter avec le président permanent, Herman van Rompuy. Madrid a présenté son programme avec une priorité : la lutte contre la crise économique

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Le Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero va devoir s'entendre avec Herman van Rompuy
Le Premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero va devoir s'entendre avec Herman van RompuyImage : AP

En décidant de focaliser sur la relance de l'économie européenne, Madrid a fait un choix est logique puisque Eurostat, l'Office européen de statistiques, prévoit une envolée du chômage l'année prochaine avec un pic de 10,3% au niveau de l'Europe. L'ennui c'est que ce choix se heurte à deux difficultés majeures. La première est institutionnelle : Madrid veut afficher son rôle dans la lutte contre la crise mais il se trouve que c'est aussi l'idée de Hermann von Rompuy, lequel a convoqué un sommet spécial sur l'économie et l'emploi le 11 février prochain à Bruxelles.

Le gouvernement espagnol entend donc profiter de ce sommet pour lancer le débat sur la gouvernance économique mais on sent bien qu'il va falloir que Hermann von Rompuy et José Luis Rodriguez Zapatero s'entendent entre eux s'ils ne veulent pas provoquer un chaos institutionnel qui ne pourra que nuire au fonctionnement de l'Europe.

Il y a deux présidents en ce moment au sommet de l'Europe. Pourquoi cette confusion?

Il y a en effet deux autorités qui vont devoir apprendre à cohabiter. D'un côté, le président permanent de l'Europe, Herman von Rompuy, nommé pour deux ans et demi et qui va gérer les rencontres au niveau des chefs d'état : ce qu'on appelle les sommets. De l'autre, la présidence tournante de l'Union – assurée par l'Espagne jusqu'au 1e juillet – qui va gérer pour sa part les rencontres au niveau des ministres, ce qu'on appelle les conseils techniques des ministres de l'environnement, de l'économie ou de l'agriculture.

Si le choix espagnol de se concentrer sur la relance se heurte à deux difficultés, quelle est donc la seconde?

C'est le fait que l'Espagne, à l'image de la France ou de l'Italie, est partisan d'un gouvernement économique européen, c'est-à-dire que face à la crise, Madrid pense qu'il faut des décisions qui soient unifiées et surtout qui soient contraignantes. Par exemple : l'Union européenne aurait un droit de regard sur les choix budgétaires pris par chaque état.

Autant dire que cette idée fait tomber du fauteuil le Premier ministre britannique ou même la chancelière allemande Angela Merkel. La Grande-Bretagne et l'Allemagne étant, à des degrés divers, rétifs à toute idée d'interventionnisme de Bruxelles dans les choix budgétaires nationaux.

Auteur : Jean-Michel Bos

Redaction : Audrey Parmentier