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Les têtes tombent chez les Verts allemands

Anne Le Touzé25 septembre 2013

Arrivé 4ème aux législatives avec 8,4% des voix, le parti écologiste tire les conséquences de son échec. Ses dirigeants historiques, Claudia Roth, Jürgen Trittin et Renate Künast, ont rendu leur tablier.

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De gauche à droite, les démissionnaires Claudia Roth, Jürgen Trittin et Renate Künast
De gauche à droite, les démissionnaires Claudia Roth, Jürgen Trittin et Renate KünastImage : picture-alliance/dpa

Quel contraste ! s'exclame la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il y a deux ans, après la catastrophe de Fukushima, les Verts étaient à plus de 20% dans les sondages. Aujourd'hui, ils se retrouvent avec le plus petit groupe parlementaire au Bundestag, battus, désemparés et privés de chefs. Pour le journal, les écologistes doivent leur échec à une illusion. Celle d'avoir cru que leur programme était le plus sexy, le plus intelligent et le plus complet.

Les Verts vivent leur plus grave crise depuis leur éjection du parlement en 1990, confirme Die Welt. Et la raison du désamour des électeurs est la même qu'à l'époque : une perte du contact avec la réalité et l'incapacité de ressentir l'ambiance qui règne en Allemagne. En 1990, les écologistes ouest-allemands n'avaient pas bien évalué les changements engagés par la réunification. 23 ans plus tard, ils ne veulent pas reconnaître que leur pays va mieux que ce qu'ils prétendent. Les électeurs ont froidement rejeté leur programme, qui prévoyait notamment des hausses d'impôts. L'Allemagne n'a pas besoin d'un autre parti de gauche, souligne le quotidien.

Les Verts entament-ils le changement de génération et de ligne politique qui leur permettra de relever la tête ?
Les Verts entament-ils le changement de génération et de ligne politique qui leur permettra de relever la tête ?Image : dieter76 - Fotolia.com

Il est difficile de savoir quel rôle le concept fiscal ou le débat sur la pédophilie ont joué dans l'échec des Verts, juge la Süddeutsche Zeitung. Mais ce qui est sûr, c'est que la communication sur ces sujets et la campagne électorale en général ont été un mélange de réprimande, de pédanterie et de tristesse. Tout juste pour convaincre l'électorat traditionnel, mais pas plus. Les Verts sont en train de vivre une césure, ajoute le quotidien. Et si elle les atteint si profondément, c'est parce que le changement de direction aurait dû se faire bien plus tôt.

Jürgen Trittin, Claudia Roth et Renate Künast paient l'erreur d'avoir bloqué trop longtemps le renouvellement générationnel de leur parti, estime également die tageszeitung. Mais cette rupture n'est pas seulement une révolte de la jeune génération contre l'ordre établi. Elle signe également l'échec de l'alliance avec les sociaux-démocrates et le retour au centre de l'échiquier politique. Car maintenant que l'aile gauche du parti est décapitée, les Verts vont pouvoir se rapprocher du camp conservateur.

La Frankfurter Allgemeine, enfin, conseille aux Verts d'envisager sérieusement de participer au gouvernement, ne serait-ce que pour montrer aux électeurs qui ne les ont pas choisis qu'ils sont capables de défendre leurs chevaux de bataille que sont la transition énergétique, la protection de l'environnement et l'éducation.