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Economie

Les producteurs d'ananas ivoiriens en difficulté

Julien Adayé
8 juillet 2019

La Côte d'Ivoire annonce qu'elle va financer, avec l'aide de la BAD, la transformation locale de sa production de mangues et d'ananas.

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Ananas
Image : picture-alliance/Arco Images GmbH/J. Pfeiffer

"Notre production est destinée à l’exportation mais plusieurs aléas entrent en jeu" (Aboubacar Traoré, président de la coopérative d'ananas)

La culture de l'ananas, encore importante en Côte d'Ivoire, fait face à une chute de ses revenus ce qui a déjà poussé plusieurs producteurs à jeter l'éponge pour planter des parcelles de palmier à huile et d’hévéa.

Les producteurs qui poursuivent la production d'ananas rencontrent de nombreuses difficultés. Pour y répondre, le gouvernement ivoirien, en partenariat avec la Banque Africaine de développement (BAD), a budgété 9,4 milliards de franc CFA pour financer l’industrialisation des filières mangue et ananas. Un investissement qui entre dans le cadre d'un plan de transformation sur place de la moitié de sa production agricole ivoirienne.

Trouver des débouchés de commercialisation

Ce plan représente un espoir dans la région de Bonoua, ou s'étalent les champs d'ananas, à plus de 70 kilomètres d’Abidjan. C'est ce qu'affirme Aboubacar Traoré, président de la coopérative des producteurs.

"Nous pensons que si on nous soutient, on pourra améliorer la qualité de notre exploitation. Notre production est destinée à l’exportation mais il y a plusieurs aléas qui entrent en jeu. Si on avait des unités de transformation sur place, je pense qu’on pourrait mieux valoriser nos cultures."

Pour Louis Aboa, producteur d’ananas, c'est l'étape finale de la vente des fruits qui pose problème.

"La difficulté, c’est la commercialisation. Pour notre part, nous vendons uniquement sur le marché local. Pour exporter c’est compliqué. Il faut un financement pour le secteur de l’ananas. Des subventions et des implantations d’usines seraient les bienvenues. Avoir une unité de production sur place à Bonoua va permettre aux enfants de travailler et nous serons plus à l’aise pour écouler nos produits."

Promouvoir le Made in Côte d''Ivoire


Une partie de la production d’ananas de Bonoua est aujourd’hui transformée à Abidjan par la société ATOU, spécialisée dans la fabrication jus de fruits. Toutefois, la part de la transformation locale reste minoritaire par rapport à l'ensemble de la production. C'est ce que confirme le chef d'approvisionnement Jérôme Konan :

"En termes de production nationale d'ananas, nous sommes aujourd'hui à environ 30.000 tonnes par an et nous avons prévu d’en transformer 6.000 tonnes. Pour la mangue, la production est estimée à 100.000 tonnes et nous allons en transformer 500 tonnes. Nous voulons promouvoir les produits ivoiriens, tout ce qui vient de notre terre. Nous voulons transformer pour donner du travail à la jeunesse et aux planteurs.’’

A Bonoua, une usine de transformation est en construction à la sortie de ville. Mais aucune information n'est disponible sur la date de fin des travaux, la future capacité de production de l'usine ou le nombre d’emplois qui seront créés.

Le gouvernement ivoirien promeut l’accord signé avec la BAD à travers une grande campagne médiatique. Pour le moment, sur le terrain, les résultats sont peu visibles. Les producteurs de Bonoua espèrent que ce projet d’industrialisation se soldera par des résultats concrets et une amélioration de leur niveau de vie.