Les principaux acteurs de l'affaire Sarkozy
L'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de l'ancien président français Nicolas Sarkozy en 2007 met en scène des protagonistes aux versions contradictoires.
Nicolas Sarkozy
L'ancien président de la République a été mis en examen par la justice française sur les accusations de Ziad Takieddine, qu'il a toujours démenties, il avait parlé d'"indignité" et reproché au journaliste lui posant la question de "donner crédit" à la parole de cet intermédiaire.
Claude Guéant
L'ancien secrétaire général de l'Elysée et homme de confiance de Nicolas Sarkozy a reçu un virement de 500.000 euros en mars 2008, en provenance d'une société d'un avocat malaisien, et déclaré qu'il s'agissait du fruit de la vente de deux tableaux, sans convaincre les juges. Ces derniers l'ont mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée".
Brice Hortefeux :
L'ex-ministre de l'Intérieur a été entendu en audition libre. Selon un document révélé par le site d'information Mediapart, il a participé le 6 octobre 2006 à une réunion au cours de laquelle aurait été acté le principe du financement libyen, en présence d'Abdallah Senoussi, directeur des services de renseignements, Bachir Saleh, argentier du régime et de Ziad Takieddine.
Eric Woerth :
Le trésorier de la campagne de 2007 a reconnu devant les enquêteurs que de l'argent liquide avait circulé au sein de l'équipe de Nicolas Sarkozy. Il en a attribué l'origine à des dons anonymes reçus par courrier. Mais d'autres témoignages contredisent cette hypothèse, dont celui d'une salariée qui assure n'avoir jamais vu arriver d'enveloppes contenant de l'argent liquide.
Ziad Takieddine
Ce sulfureux homme d'affaires franco-libanais, soupçonné d'avoir été un intermédiaire, a affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d'euros à Nicolas Sarkozy.
Alexandre Djouhri
Cet homme d'affaires sulfureux a vu son nom apparaître notamment lors de la vente suspecte en 2009 d'une villa située à Mougins, sur la Côte d'Azur, à un fonds libyen. Il est soupçonné d'en avoir été, derrière plusieurs prêtes-noms, le véritable propriétaire et de l'avoir cédée à un prix surévalué, ce qui aurait pu permettre de dissimuler d'éventuels versements occultes.
Abdallah Senoussi
L'ex-chef des services secrets libyen est aussi l'un des acteurs clés du dossier. Il a joué un rôle décisif dans la dénonciation de Nicolas Sarkozy. Abdallah Senoussi a publiquement évoqué des transferts de fonds en faveur de Sarkozy.
Bachir Saleh
L'ex-directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi s'est réfugié en France après la chute de l'ancien dictateur libyen avant de fuir à nouveau après la publication par Mediapart de la note sur le financement et le lancement d'une notice rouge par Interpol. Actuellement en exil, il a été blessé par balles en Afrique du Sud fin février.
Mouammar Kadhafi
L'ancien dictateur libyen a été reçu à l'Elysée en 2007. En 2011, il avait qualifié son "ami" Sarkozy de "fou" lorsque Paris a reconnu l'opposition libyenne en 2011. Son fils, Seif al-Islam, avait affirmé que la Libye avait financé la campagne de l'ancien président Nicolas Sarkozy, sans fournir de preuves.
La justice française fait face actuellement à un intermédiaire qui accuse et des témoins-clés en mauvaise santé ou morts. Voici en images, les protagonistes dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne Sarkozy.