Les politiques de rigueur à l'épreuve de la rue
27 septembre 2012Des centaines de milliers de Grecs dans la rue, un pays paralysé par une grève générale. Mais cela ne suffit pas à impressionner le gouvernement d'Athènes, constate die tageszeitung. Si d'un point de vue macroéconomique, on peut comprendre la nécessité de faire des économies, pour de nombreux Grecs, la limite du supportable est déjà dépassée depuis longtemps, souligne le journal.
De l'Espagne à la Grèce, en passant par le Portugal et l'Italie, les gens investissent la rue pour protester contre leurs gouvernements, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Si l'on est habitué à voir les manifestations dégénérer en Grèce, on l'est moins en Espagne. Cela montre que la politique de rigueur commence à avoir des effets directs sur de nombreuses personnes. Malgré la mobilisation populaire, le quotidien espére que les gouvernements des pays concernés auront le courage de maintenir le cap de l'austérité.
La Süddeutsche Zeitung voit deux raisons à la colère exprimée dans les rues européennes. Premièrement, la pression sur les citoyens est objectivement énorme : ils ont de moins en moins d'argent dans le porte-monnaie et ont peur pour leur emploi - quand ils en ont un. Mais la classe politique paie aussi le prix de ses attermoiements. En Espagne, le Premier ministre Mariano Rajoy se débat depuis des mois avec la stratégie à adopter contre la crise. Le gouvernement grec lutte depuis les élections pour imposer de nouvelles économies. Mais Athènes comme Madrid sont incapables de définir une ligne claire. Cela révolte les populations qui ont besoin plus que jamais de dirigeants convaincants et inspirant la confiance.
Die Welt manifeste peu de sympathie face aux hésitations de Madrid à recourir au fonds de secours européen. Le Premier ministre espagnol veut le beurre et l'argent du beurre, estime le quotidien. Il veut pouvoir demander l'aide de ses partenaires européens tout en s'assurant que les contreparties seront les plus lâches possibles. Une tactique qui risque non seulement de froisser les sauveteurs mais aussi de nuire à l'Espagne elle-même. Car les mécanismes de secours européens ne servent qu'à gagner du temps. A long terme, le pays doit réussir à assainir ses finances et rendre son économie compétitive.