Les OGM, bénédiction ou bombe à retardement? L'Europe toujours divisée
13 juin 2008- L'actu de la semaine en Europe
Prix du pétrole : mais que fait Bruxelles ?
Alors que les prix du pétrole s’envolent, Jonathan Laitenberger, porte-parole de la Commission européenne, apporte une première réponse aux inquiétudes des citoyens européens. Le prochain Conseil européen des 19 et 20 juin examinera ainsi une série de propositions du Président Barroso. Pour la Commission, il est en effet exclu de se contenter d'une vision à court terme. Elle accepte donc certes que les Etats membres utilisent des taxes ou des allégements fiscaux pour, selon ses mots, « aider à court terme les couches de population les plus défavorisées ». Mais ces mesures doivent s’inscrire dans une stratégie globale et coordonnée - sans pour autant fausser la loi du marché. Depuis deux ans, la Commission incite ainsi les entreprises et les ménages à une plus grande efficacité énergétique. D’ici la fin de l’année, elle s’engage aussi à présenter des propositions sur la transparence des stocks commerciaux de pétrole. Enfin, elle soutient l’organisation d’un sommet mondial regroupant pays producteurs et pays consommateurs pour essayer de faire fonctionner de manière équilibrée les marchés du pétrole.
Accord contesté sur le temps de travail en Europe
Alors que le débat semblait dans l'impasse, les ministres européens sont enfin parvenu à un compromis sur la durée du temps de travail en Europe. Les vingt-sept ont ainsi décidé d'établir à 48 heures la durée maximale du travail hebdomadaire, avec la possibilité d’aller jusqu’à 60 heures, voire 65 heures au Royaume-Uni en cas d’accord entre les partenaires sociaux ou d’assentiment du travailleur. Cet accord européen a été vivement contesté par la Conféderation européenne des syndicats (CES) qui regroupe quelque 60 millions de membres dans 36 pays. Celle-ci estime que les dérogations accordées au Royaume-Uni et la réduction du nombre des travailleurs de garde, les premiers menacés par la semaine de 60 heures, constituent un recul de la législation sociale. La CES fait donc appel au Parlement européen qui doit encore statuer en deuxième lecture.
- Dossier : Quelle avenir pour les OGM en Europe ?
L'Espagne, terre bénie des cultivateurs d'OGM
Alors que beaucoup de pays européens se demandent que faire avec les OGM, l’Espagne est montrée du doigt pour héberger une bonne partie des superficie de cultures transgéniques, essentiellement du maïs génétiquement modifié. En Aragon, au nord-est du pays, on cultive quelque 35 000 hectares de maïs, près de la moitié du total cultivé en Espagne. Notre correspondant s’est rendu à Zuera, petite commune au nord de Saragosse, où il a rencontré Rafael Nazaré, un agriculteur qui consacre la moitié de ses cultures irriguées au maïs transgénique et qui ne demande qu’à étendre ces cultures «plus résistantes et moins soumises aux aléas du climat». Un reportage signé François Musseau.
Amflora, une pomme de terre qui prend le chou de la Commission
Depuis 1998, une pomme de terre nommée Amflora occupe la Commission européenne. Amflora est une plante développée par le groupe BASF, le géant allemand de la chimie, et dont le tubercule génétiquement modifié doit permettre un meilleur rendement pour la production de textile et de papier. Mais l’autorisation de Bruxelles se fait toujours attendre, faute de consensus sur ce produit destiné également à rentrer dans la chaîne alimentaire et décrié par les associations de défense de l’environnement. Reportage à Berlin de Julien Méchaussie.