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Les habitants de Birao s'inquiètent du conflit soudanais

Jean-Fernand Koena
19 avril 2023

Située non loin de la frontière soudanaise, dans le nord du pays, la ville de Birao craint un afflux de réfugiés et des incursions armées.

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Les combats se poursuivent à Khartoum
La RCA n'a pour le moment pas fermé ses frontières avec le Soudan, contrairement au Tchad par exemple. Image : Ahmed Satti/AA/picture alliance

A Birao, une localité frontalière avec le Soudan, la population redoute d'être submergée par les réfugiés, à l'exemple de Hassan.

"Pour l'instant, les militaires soudanais sont en alerte au niveau de leur frontière. De notre côté, nous sommes inquiets car notre frontière est ouverte et nous n'avons pas nos militaires sur place. Si les combats atteignent la frontière du côté d'Amdafok, on risque d'avoir de nombreux réfugiés."

"Quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui souffrent" (habitant)

Craintes multiples

Ce conflit est donc suivi de près par les habitants de Birao et chaque détail intéresse la population. Au centre de cette préoccupation : leur sécurité et l'économie de la région, comme l'explique cet habitant de Birao : 

"Nos commerçants importent leurs marchandises du Soudan. Mais avec ces combats, comment vont-ils nous ravitailler ? Un proverbe dit : quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui souffrent. Donc avec ce qui se passe au Soudan, c'est nous qui souffrons. Notre cri à l'endroit du gouvernement centrafricain, c'est de positionner des militaires à cette frontière. On ne sait quoi faire ici à Birao." 

"Les villes de Nyala et Khartoum continuent d'être secouées par des combats", raconte cet autre citoyen. "Les habitants d'Amdafock sont sur le qui-vive. Et nous sommes aussi inquiets car des hommes armés peuvent s'infiltrer chez nous."

Frontières ouvertes

Mais si certains pays voisins du Soudan ont fermé leur frontière, ce n'est pas le cas pour la Centrafrique. Le premier ministre Félix Moloua a souhaité pour sa part une fin rapide des combats

"On souhaite vivement à ce pays qu'il y ait la paix, un dialogue entre les belligérants et qu'il y ait le retour de la paix pour que la population puisse en tirer bénéfice."

Le gouvernement centrafricain, soutenu par le groupe russe Wagner qui est aussi très présent au Soudan, suit avec beaucoup d'attention le conflit actuel dans ce pays. Une prolongation de celui-ci pourrait en effet menacer la stabilité du nord de la RCA, où les rebelles évoluent souvent de part et d'autre de la frontière avec le Soudan.