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Les adieux du Togo à Edem Kodjo

Noël Tadégnon
20 août 2020

Décédé le 11 avril 2020 en France, Edem Kodjo jouissait de plus de reconnaissance à l'international qu'au Togo. Il a été inhumé ce jeudi.

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Edem Kodjo (à droite) ici à Kinshasa en, 2016, à l'ouverture du dialogue national congolais
Edem Kodjo a entre autre servi comme facilitateur du dialogue intercongolais préparant à la voie à des élections pacifiquesImage : Getty Images/AFP/J. Kannah

Edem Kodjo a servi son pays le Togo, l'Afrique et la communauté internationale. Ancien Premier ministre du Togo et ancien secrétaire général de l'OUA, l'ancêtre de l'Union africaine, il a été inhumé ce jeudi (20.08.2020). 

Lors d'une célébration oecuménique en sa mémoire, Monseigneur Benoît Alowonou, président de la Conférence épiscopale du Togo a affirmé que "l'église catholique au Togo pleure un enfant. C'est aussi l'Afrique qui pleure un homme de grande valeur". 

Pour le chef religieux, Edem Kodjo "était plus fier d'être chrétien qu'homme politique".

Edem Kodjo a été gouverneur du Fonds monétaire international de 1967 à 1976 et ensuite secrétaire général de l'OUA, de 1978 à 1983, où il a été l'initiateur de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples.

Edem Kodjo a aussi été professeur associé à l'université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) en France.

Manque de reconnaissance

Guy Missodey : "Kodjo n’aimait pas flatter et il n’aimait pas non plus qu’on le flatte"

L'éditeur Sébastien Vondoly explique qu'Edem Kodjo a pourtant souffert d'un manque de reconnaissance dans son pays.

"Edem Kodjo est un homme immense, un homme dont la grandeur dépasse notre pays le Togo. Mais Edem Kodjo n'a pas été aimé par les Togolais comme il faut, pour des raisons politiques ou encore pour des raisons sociales", regrette-t-il.

Sur le plan national, Edem Kodjo s'est opposé à l'autoritarisme de l'ancien président Gnassingbé Eyadéma.

Il a dû aussi faire face à l'hostilité de la classe politique togolaise qui redoutait qu'il revienne au pays pour devenir président. Il sera toutefois nommé deux fois Premier ministre.

L'universitaire togolais Guy Missodey pense que "malgré cette rivalité avérée, il (Edem Kodjo) a gardé de bons rapports avec les hommes politiques. Kodjo n'aimait pas flatter et il n'aimait pas non plus qu'on le flatte. C'était ça son problème. Il disait ce qu'il ressentait", témoigne le professeur à l'université de Lomé.

Edem Kodjo a été aussi et surtout un homme de culture. Il a publié plusieurs ouvrages dont "Et demain l'Afrique" qui a reçu en 1985 le Grand prix littéraire d'Afrique noire.