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Les élections congolaises ont un arrière-goût amer

29 novembre 2011

De nombreux cas de violence ont été recensés lundi à travers le pays. Dans certaines provinces où le vote n'a pas pu avoir lieu en raison de retards logistiques, les électeurs ont été rappelés aux urnes ce mardi.

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Image : picture-alliance/dpa

Des matériels de vote retrouvés dans des circuits parallèles, des bureaux de vote incendiés et des accrochages qui ont fait plusieurs morts et des blessés. Pour beaucoup d'observateurs, les élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées lundi en RDC n'ont pas été satisfaisantes. Polydor Muboyayi est le directeur du Journal indépendant Le Phare. Il est convaincu qu'une quantité importante de bulletins de vote a été manipulée frauduleusement :

De nombreux cas de violence ont été recensés
De nombreux cas de violence ont été recensésImage : picture-alliance/dpa

« On a assisté à des manifestations dans plusieurs provinces du pays où on a vu des candidats ou des partisans de certains candidats se présenter avec des centaines, voire des milliers de bulletins de vote préalablement cochés en faveur de candidats qu'ils voulaient faire passer. Alors la question évidemment, elle est celle de savoir comment ces bulletins de vote se sont retrouvés aux mains de tiers? Ca c'est une question fondamentale à laquelle obligatoirement la CENI doit répondre. Une question qui a suscité autant de remous, autant de violences et autant de morts ! »

Des irrégularités prévisibles, selon la CENI

Interpellé sur les cas de manipulation de bulletins de vote dénoncés, voici ce que répond Jacques Djoli, Vice-président de la CENI : « Il y a eu un grand mouvement de bulletins dans la ville et chaque fois, il y a eu des attaques de sorte que les bulletins se sont retrouvés dans plusieurs mains et chacun pouvait cocher. Cela n'exclut pas des tentatives de fraudes. »

La RDC est un territoire de plus de deux millions de kilomètres carrés et sans infrastructures routières adéquates. Les irrégularités constatées sont donc prévisibles, explique le vice-président de la CENI. Il poursuit en rejetant la responsabilité des irrégularités sur les acteurs politiques :

Le dépouillement a commencé dans la nuit
Le dépouillement a commencé dans la nuitImage : picture-alliance/dpa

« Il y a une grande part de vérité dans cette affirmation. La CENI a dû travailler dans un conteste de contrainte de temps. Cette contrainte a été imposée par eux-mêmes les politiciens qui ne voulaient pas qu'on puisse organiser les élections après le six décembre et qu'il fallait avoir absolument des élections couplées. Mais je ne pense pas qu'il faille nécessairement dire que tout a échoué. Parce que sur les 63865 bureaux de vote, plus de 63600 ont fonctionné normalement. »

Ce mardi, les électeurs d'au moins cinq localités sont rappelés aux urnes pour accomplir leur devoir civique. Parallèlement, la CENI a commencé à compiler les résultats disponibles dans les zones où le scrutin a pu avoir lieu.

Retrouvez ci-dessous, l'analyse de Gérard Bisambu, Secrétaire exécutif de "Agir pour des Elections Transparentes et Apaisées" (AETA), un regroupement d'Ong de la société civile congolaise.

Auteur : Fréjus Quenum
Edition : Georges Ibrahim Tounkara, Anne Le Touzé