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Le travail des ONG de plus en plus difficile en Syrie

Naomi Conrad / Philippe Pognan17 mai 2013

La guerre rend les actions des humanitaires dangereuses et les zones contrôlées par le régime quasiment inaccessibles. La population a besoin de vivres et de médicaments, mais les dons se font rares.

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Image : picture-alliance/dpa

Malgré tous les efforts diplomatiques pour trouver une issue à la guerre en Syrie, la situation pour la population civile se détériore de jour en jour. Après plus de deux années de conflit entre les forces rebelles et l'armée du régime de Bachar al-Assad, plus de 90.000 Syriens ont été tués, des centaines de milliers d'autres blessés. Les réfugiés et déplacés se comptent par millions. Plus de trois millions et demi d'entre eux sont totalement dépendants de l'aide humanitaire d'ONG internationales.

Familie in türkisch-syrischen Grenzregion
Famille syrienne en TurquieImage : DW

Des caisses et cartons de vivres et de médicaments, des sacs de farine sont déchargés de camions turcs et rechargés sur des camions syriens quelque part dans le "no man's land" entre la Turquie et la Syrie. En coopération avec une organisation tchèque, l'Agro-Action allemande ravitaille 3.000 familles à Alep et à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. L'ONG livre chaque jour des centaines de kilos de vivres et de 3 à 4 tonnes de farine pour que les boulangeries puissent produire du pain et le distribuer.

« Les gens ont perdu leur travail à cause du conflit, explique Birgit Zeitler. L'industrie, les usines ne sont plus en mesure de fonctionner. Il n'y a pas de courant, pas d'eau, pas d'enlèvement des ordures. Ce qui, pour une ville de 3 ou 4 millions d'habitants est, bien sûr, catastrophique. Surtout maintenant, avec l'arrivée de l'été et des températures de plus de 40°C, la situation empire de jour en jour ! »

Des régions difficilement accessibles

Les risques d'épidémies sont grands. Cependant, les organisations humanitaires n'ont qu'un accès limité aux populations. Elles ne peuvent opérer que dans les zones contrôlées par les rebelles, surtout dans le nord du pays. L'accès aux autres régions est interdit par le régime de Bachar al-Assad. Mais même les camps de réfugiés dans le nord du pays, du côté syrien de la frontière avec la Turquie, sont souvent inaccessibles.

Syrien Flüchtlinge in den Bergen an der Grenze zur Türkei
Réfugiés syriens à la frontière turqueImage : BULENT KILIC/AFP/Getty Images

En raison de bombardements fréquents, on doit renoncer à des livraisons de vivres et de médicaments ou les détourner vers d'autres villages. C'est pourquoi les ONG humanitaires plaident pour la mise en place d'un corridor humanitaire. Birgit Zeitler parle déjà d'une "catastrophe humanitaire" aggravée par le manque de moyens financiers. L'Agro-Action allemande n'a reçu par exemple que 12.000 euros de dons depuis le début de la crise en Syrie. En comparaison, après le tremblement de terre en Haïti, l'ONG avait recueilli 20 millions d'euros !

Selon le HCR, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le nombre de réfugiés est en augmentation constante, du fait des combats. D'où l'appel actuel de 28 ONG pour davantage de dons et de mobilisation contre la violence et pour soulager la crise humanitaire en Syrie.