Le ton monte entre l'Iran et la Grande-Bretagne
30 novembre 2011Londres a mis en garde Téhéran : les attaques contre ses ambassades auront de graves conséquences. Le gouvernement est choqué que les forces anti-émeutes iraniennes, censées protéger l'ambassade, aient tout d'abord laissé faire les manifestants avant de les évacuer du bâtiment. C'est ce qu'a déclaré le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague.
« Le Royaume-Uni prend très au sérieux cette attaque irresponsable. Cela équivaut à une violation grave de la convention de Vienne, qui requiert la protection des diplomates et des représentations diplomatiques, en toutes circonstances. Nous tenons le gouvernement iranien pour responsable: il a failli à son devoir qui est de mettre en place des mesures de protection adéquates de notre ambassade. »
A la tête de l'Etat iranien, les réactions sont contrastées. Le ministère des affaires étrangères a exprimé ses regrets et affirmé qu'il y aurait des suites judiciaires. Mais l'ayatollah Ali Khamenei, le Guide de la République islamique a, au contraire, qualifié de "réaction légitime" la colère des manifestants, face à la "politique dominatrice" de Londres à l'égard de l'Iran. Dans le pays, le Royaume Uni est considéré comme le chef de file des ennemis étrangers de Téhéran.
Le jour de la manifestation des islamistes n'a pas non plus été choisi au hasard. Il marquait le premier anniversaire de l'assassinat d'un scientifique iranien que Téhéran impute aux services secrets occidentaux. Mais le Royaume Uni a toujours nié toute implication.
Les attaques de mardi ont été condamnées par l'Union europénne, la Russie et les Etats-Unis. Ce matin, plusieurs écoles étrangères, installées près de l'ambassade britannique n'ont pas ouvert. La Norvège, qui a également des relations tendues avec l'Iran, a fermé son ambassade à Téhéran.
Auteur : Claire-Marie Kostmann
Edition : Sandrine Blanchard