Le projet du barrage Inga III divise en RDC
21 septembre 2018Quarante ONG congolaises, associées au projet de construction du barrage Inga III en RDC, exigent des garanties de bonne gouvernance et la protection des droits des communautés locales avant la signature de tout accord en rapport avec ce projet. Ces organisations se disent inquiètes du manque total de transparence et de surveillance démocratique.
Avec une capacité estimée à près de 10.000 mégawatts, Inga III pourrait aider à réduire de manière significative le déficit d’électricité en République démocratique du Congo (RDC) et dans une grande partie de l’Afrique.
Inga III n'est une priorité pour les ONG
Malgré cela, ces ONG estiment que le projet n’est pas une priorité du fait de la mauvaise gouvernance dans le pays. Elles craignent également les atteintes à l’environnement et aux droits des populations locales.
Emmanuel Musuyu, le Secrétaire général de la coalition Reformes Action Publique, propose d'investir dans des projets moins gigantesques et plus proches des populations.
"Nous pensons que le projet Inga III n’est pas une bonne chose pour le pays parce qu’il y a des alternatives. Le pays à un potentiel de plus de 100.000 mégawatts en hydroélectricité et donc nous avons la possibilité de développer des micro-barrages dans pays."
Le silence des autorités
Emmanuel Musuyu regrette par ailleurs l’attitude de l’Agence pour le développement et la promotion du projet grand Inga (ADPI). En effet, les ONG accusent Bruno Kapandji, le chargé de mission de l’agence, de rester muet face leurs demandes. Des accusations auxquelles le responsable de l’agence a répondu.
"Je suis désolé, ce sont des gens de mauvaise foi. Ils parlent de bonne gouvernance mais je ne sais pas le contenu qu’ils donnent à cette bonne gouvernance. Le projet Inga est un projet de l’Etat congolais et c’est un projet du gouvernement sous la coordination du président de la République, surtout dans cette phase de promotion, donc il n’y pas d’opacité. Ces ONG ne cherchent pas l’information."
En juillet 2016 déjà, la Banque mondiale avait suspendu son assistance technique et financière au projet Inga III. L’institution reprochait au gouvernement congolais d’avoir nommé à la tête de ce projet une autorité qui dépend directement de la présidence de la République.