Le nerf de la guerre
28 mai 2010Faux-pas présidentiel, titre die Welt. Si le mérite du gouvernement actuel est d'avoir clairement parlé des intérêts géostratégiques de l'Allemagne en Afghanistan, les propos de Horst Köhler font penser que l'armée se bat seulement pour conserver ses routes commerciales. Le président allemand n'a jamais été un maître en rhétorique, note le quotidien. Mais avec son faux-pas, Horst Köhler devient carrément le témoin de tous ceux qui ont toujours refusé que l'Allemagne assume sa responsabilité internationale.
De son côté, le Handelsblatt ne voit pas pourquoi tout le monde s'affole. La stratégie européenne dit clairement que la protection des ressources naturelles et celle des routes commerciales est l'un des défis politiques de l'engagement international en Afghanistan. Dans ce sens, les propos du président sont une lapalissade rien de plus.
Pendant ce temps, dans le Golfe du Mexique, le pétrole continue de se répandre et Barack Obama a décidé de prolongé de six mois un moratoire sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer. Une décision que la plupart des quotidiens accueillent avec scepticisme. Pour la Süddeutsche Zeitung, le président américain n'a pas vraiment la force d'imposer un changement radical dans la politique énergétique de son pays et la marée noire n'y change rien. Il suffit de voir les images à la télévision pour se rendre compte que la compagnie British Petroleum est la seule à agir depuis 5 semaines sur les lieux du crime et qu'elle a réduit la Maison Blanche au rang de spectateur. Il manque à Barack Obama le courage de saisir la marée noire comme une chance pour faire avancer la protection du climat, estime le quotidien. Il sait très bien que cette catastrophe est le symbole éclatant de la dépendance fatale des Etats-Unis au pétrole. Mais à quelques mois des élections, il n'osera pas agir.
La Tageszeitung s'interesse à la série de suicides chez Foxconn, un fournisseur de composants d'Apple chez qui les conditions de travail sont tous sauf humaines. On ne peut pas dire que la magie et le côté révolutionnaire qu'incarne l'entreprise américaine se répercute dans le domaine social. Pour le quotidien, Apple est clairement responsable.
Auteur: Konstanze von Kotze / Edition: Carine Debrabandère